Depuis le récent massacre à Seytenga, les burkinabè sont en ébullition. Les réactions se font multiples et accablantes aussi bien sur les réseaux sociaux que dans les ménages. Un réel laxisme ou négligence des autorités de la transition est mis en avant. Ce qui n’arrange pas du tout le président du Faso, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba.
Notons que pour témoigner sa compassion aux familles des victimes de ce drame, trois jours de deuil ont été décrété. Selon le service d’information du gouvernement, le massacre à Seytenga a fait 86 morts. C’est ce qui ressort après les intenses recherches effectuées par les services concernés.
Le massacre à Seytenga, une haute négligence
D’après les politiques ainsi que les acteurs de la société civile, le massacre à Seytenga aurait pu être évité. Mais le retrait rapide des forces armées de la localité a permis la survenue d’une nouvelle attaque des groupes terroristes. Et cette déconvenue, rien ne l’explique pour autant. Alors les autorités doivent faire au plus vite le démêlé de cette situation.
Pour Moussa Zerbo, le porte-parole de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), les interrogations se font multiples. « Après l’attaque de la gendarmerie, qu’est-ce qui n’a pas fonctionné pour qu’on revienne s’en prendre à des populations civiles qui n’ont pas d’armes et ne demandent qu’à vivre ? »
« Les terroristes sont venus attaquer le détachement. Ils sont partis et ils ont eu le temps nécessaire de revenir une deuxième fois. On peut donc dire que c’est une population qui a été abandonnée à son propre sort et ça, c’est révoltant et inacceptable », s’indigne Eric Kinda, l’un des portes paroles du Balai citoyen.
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Des conditions difficiles à Dori
Plongés dans une profonde psychose, jusque-là face à l’ampleur du massacre à Seytenga, plusieurs habitants ont préféré fuir. Ces personnes ont donc trouvé refuge dans la localité voisine de Dori. Ils sont plus de 6 000 personnes à s’y tailler une petite place. Mais pour le moment les conditions de survie sont déplorables.
« Il n’y a pas d’eau dans la ville parce que les installations ont été sabotées il y a quelques jours. Donc avec le nombre de déplacés, ça crée de grands soucis. Les gens sont en charrette ou à moto dans Dori pour aller se ravitailler en dehors de la ville », explique Abdou Dicko, responsable de l’ONG Mouvement burkinabè pour les droits de l’homme et des peuples.
Hier mercredi 15 juin, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba était en visite à Dori et à Seytenga. Occasion pour lui de se tenir aux cotés des populations meurtries et des soldats. Plus que jamais l’heure est à la grande union pour lutter efficacement contre ce fléau qu’est le terrorisme.
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