Au Niger, les populations et les autorités ne sont pas au bout de leur peine. Et pour cause l’insécurité qui s’intensifie et continue de se faire persistante dans le pays. Parmi les zones les plus touchées par les incursions djihadistes, la localité de Tillabéri, dans le sud-ouest du Niger. Une grave crise humanitaire est prévisible à ce stade.
C’est ce qu’a fait savoir le dernier rapport d’Ocha, le Bureau de coordination des Affaires humanitaires des Nations unies. Selon ledit document, la frontière avec le Mali et le Burkina Faso, est devenue une zone assez accessible aux terroristes. Et cela renforce l’insécurité au Niger malgré les actions menées pour lutter effectivement contre ce fléau.
Une insécurité en croissance
D’après Ocha, contrairement à l’an dernier, les attaques terroristes sont plus récurrentes au Niger. En clair, elles ont considérablement été accentuées. On dénombre 135 incidents violents depuis le début de l’année contre 93 pour l’ensemble de l’année 2021.
Pour Emmanuel Gignac, le représentant du Haut-commissariat pour les réfugiés de l’ONU à Niamey, la situation du pays voisin y est pour beaucoup. « Ces attaques viennent en particulier, cette année, du Burkina, qui font des incursions au niveau du Niger, donc tout ce qui est de la rive droite du fleuve Niger – Gothèye, Todiri, Téra- qui est concernée », a-t-il expliqué.
Il justifie également cette hausse de l’insécurité au Niger par les récents bouleversements observés dans plusieurs pays de la sous-région. Le départ des forces françaises du Mali, est également pointé du doigt.
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Des populations en agonie
Malgré les opérations conjointes menées par les forces armées nigériennes et les forces armées burkinabè, les populations sont toujours les grands perdants. Elles sont obligées de subir les attaques incessantes de ces groupes terroristes ou de fuir l’insécurité de leurs localités respectives.
« Depuis le début de l’année, il y a des mouvements de populations internes qui quittent leur village parce qu’ils ont été menacés. Plus de 58 000 personnes auraient été déplacées de cette façon-là », a indiqué le représentant de l’ONU.
Si le nombre des déplacés continue de s’accroitre, une crise humanitaire serait évidente. Actuellement pour répondre aux besoins humanitaires des populations déplacées, une enveloppe de plus de 550 millions de dollars est requise. Mais malheureusement, seuls 10% de cette somme ont été fournis.
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