C’est désormais officiel, la transition guinéenne va durer trois ans. Cette décision découle du vote réalisé par le CNT, organe législatif de la transition, hier mercredi 11 Mai 2022. C’était au cours d’une session plénière. Ceci dit, les guinéens pourront très bientôt se rendre aux urnes et savourer un retour à la normale.
Après leur coup d’État, les nouvelles autorités de la transition guinéenne ont mis un temps considérable à dévoiler leur chronogramme. Alors les populations et même la communauté internationale, ont été contraintes à prendre leur mal en patience. Par conséquent cette fixation officielle d’une durée précise représente à peu près une sortie du tunnel.
Des débats houleux
Pour parvenir à se fixer sur la durée de la transition guinéenne, des échanges intenses ont prévalus entre les rapporteurs des différentes commissions du CNT. Certains étaient motivés par l’idée de sortir le pays d’une stagnation apparente et d’autres par l’idée de prendre tout le temps nécessaire à la refondation de l’Etat.
Au final c’est le choix d’une durée de la transition guinéenne de 36 mois au lieu des 39 proposés par le chef de la junte, le lieutenant-colonel Doumbouya qui a été retenue. Une réduction très surprenante pour plus d’un. C’est-à-dire ceux qui s’attendaient à une validation totale. Seulement trois votes sont allés contre cette proposition et une abstention a été constatée.
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Une durée de la transition guinéenne contestée
Pour d’autres acteurs politiques, la procédure de fixation de la durée de la transition guinéenne serait bâclée. Ils estiment que le CNT n’a ni les prérogatives, ni la légitimité de déterminer la durée de la transition. En clair, le processus aurait manqué fortement d’inclusion. Par conséquent, le calendrier est rejeté par les partis politiques du G58 et le FNDC.
« Les procédures qui ont amené à cette plénière ont été biaisées du début à la fin. On ne peut pas nous appeler à des travaux de commission le matin sur des questions aussi essentielles. Et à 16h, on nous dit de rentrer dans une salle pour voter un document dont nous ne savons pas le contenu ! », a décrié Mamadou Faza Baldé.
« La marche à suivre c’est un dialogue inclusif, qui met autour de la table le CNRD face à la classe politique et aux acteurs sociaux avec la communauté internationale. Le choix de la durée revient, selon les termes de l’article 77 de la charte, au CNRD et aux forces vives de la nation qui ne sont autre que les acteurs politiques et la société civile », a expliqué Joachim Millimono, chargé en communication de l’UFDG, signataire du G58.
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