Dans les bas-quartiers de la capitale malgache, les populations sont confrontées à un problème qui ne dit pas son nom. Ce dernier n’est autre que la détresse psychologique engendrée par plusieurs facteurs. C’est ce que révèle une récente enquête menée par l’ONG Action contre la faim (ACF) sur la santé mentale de la population vivant dans les bas-quartiers.
Selon ACF, la détresse psychologique en question, est observable chez un quart des personnes interrogées. Chez certains, ces signes de détresse sont plus sévères contrairement à d’autres. Ce qui traduit, une forte détérioration de la santé mentales des habitants de ces localités, soit 6 % d’entre elles.
Des conditions économiques exécrables
Pour les enquêteurs de ACF, la détresse psychologique des populations de ces bas quartiers serait liée aux mauvaises conditions de vie dans lesquelles ils se trouvent. De plus, les violences intrafamiliales, liées à la consommation d’alcool ou de drogue, y ont aussi un rôle déterminant à jouer dans de nombreux cas de détresses psychologiques.
« Economiquement, c’est dur. Il nous arrive des fois de ne rien manger de la journée parce qu’on n’a pas réussi à gagner suffisamment d’argent ce jour-là. Et c’est ce qui fait que je ne me sens pas bien, physiquement et mentalement », témoigne pour sa part, Sarobidy, une mère de deux enfants.
« Je fais beaucoup de crises d’angoisse, surtout la nuit. Je sens que je suis instable psychologiquement. Je vacille quand je vois ce qu’on fait endurer à nos enfants… et quand je réfléchis à l’avenir », a-t-elle rajouté.
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Une détresse psychologique prise en compte par l’Etat
Face à cette situation alarmante et difficile à vivre pour les habitants de bas quartiers, ACF exhorte les autorités malgaches, de même que d’autres partenaires à intervenir au plus vite. Car actuellement, les services et la considération de tout ce qui a trait à la santé mentale restent très insuffisants, voire inexistants, par rapport aux besoins de la population.
« Ce sont vraiment des détresses psychologiques liées à un mal être. Il est important qu’elles soient prises en compte par l’Etat et par tous les partenaires œuvrant dans la santé mentale et le soutien psychosocial », fait savoir Mialy Rakotondraina est la responsable du département santé mentale, sociale et psychosociale au sein d’ACF.
Soulignons que les signes de détresse psychologiques sont le plus visibles auprès d’une catégorie de personnes. Il s’agit en l’occurrence des chômeurs, des personnes en situation de handicap, les femmes enceintes, sans oublier les personnes âgées.
Sandrine A