Le vendredi 25 mars dernier, les chefs d’États de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), ont décidé d’un maintien des sanctions contre le Mali. C’était au cours d’un nouveau sommet extraordinaire tenu à huis clos à Accra au Ghana. Au cœur de ce bras de fer, la durée de la transition qui continue de cristalliser la tension.
Pour les populations et acteurs politiques, cette pression de la Cédéao parait exagérée. C’est-à-dire que ce maintien des sanctions à l’égard du Mali n’a plus sa raison d’être, surtout que les autorités de la transition ont revu à la baisse leur proposition initiale. Mais les leaders ouest africains craignent toujours des manœuvres de confiscation du pouvoir qu’ils tentent de déjouer à tout prix.
Maintien des sanctions contre le Mali, une injustice manifeste
Suite à la décision de maintien des sanctions contre le Mali, les réactions politiques se sont faites multiples et diverses. Du coté des soutiens à la junte, il s’agit d’une injustice sous l’impulsion de la manipulation de l’instance sous régionale. Pour preuve, la demande de suspension de la Cour de justice de l’UEMOA n’a pas eu d’effet.
« Les dirigeants de la Cédéao sont en train de s’embourber dans une situation d’injustice manifeste. Les egos sont en train de prendre le dessus sur le droit, le bon voisinage et les objectifs de la Cédéao », a affirmé Sory Ibrahima Traoré, président du Front pour l’émergence et le renouveau au Mali (FER-Mali). « Nous pensons que les dirigeants de la Cédéao sont en train de se faire manipuler par des forces étrangères à notre communauté », a-t-il rajouté.
La Cédéao quant à elle, estime qu’il est impératif que la prolongation de la période de transition n’excède pas 12 à 16 mois. Ceci afin d’aboutir à un rapide retour à l’ordre constitutionnel. Par contre, les autorités maliennes de la transition demandent deux années supplémentaires avant d’organiser des élections.
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Une paralysie économique continue
Le maintien des sanctions contre la junte malienne, a également de fortes répercussions sur les populations et opérateurs économiques. Pour les transporteurs routiers du Sénégal, cette décision ne fait qu’amplifier leurs difficultés. En conséquence, ils attendent toujours de pouvoir faire entrer les marchandises au Mali.
« Il y a beaucoup de pertes sur le plan financier. Dakar-Bamako pratiquement c’est 300 à 400 camions par jour, 70% des frets maliens passent par les ports du Sénégal, donc sur le plan financier, les pertes sont colossales », a fait savoir Mamadou Traoré, transitaire malien. Alors c’est un profond mécontentement que ressentent les transporteurs, les transitaires et autres.
Pour le moment le dialogue se poursuit, avec les autorités maliennes sur un calendrier pour la tenue des prochaines élections. Espérons donc que ces échanges seront fructueux.
El Professor