Depuis quelques mois déjà, les tensions continuent d’être vives entre Bamako et Paris. Et apparemment cela n’est pas sur le point de s’arrêter de sitôt. Une fois encore, Paris est fortement accusé par les autorités de la transition de vouloir diviser le Mali. L’ombre de la Russie au Mali qui hante les esprits alimente d’autant plus les divergences.
Hier lundi 7 février, lors de la réception des diplomates accrédités à la primature, le Premier ministre malien Choguel Maïga n’a pas manqué de rajouter une couche. Outre l’expulsion de l’ambassadeur de France au Mali, ainsi que des soldats danois de la force Takuba, de nouveaux propos virulents ont été formulé à l’égard de la France. On pourrait donc s’attendre très bientôt à d’autres réactions qui traduisent aisément la dégradation des relations entre Bamako et Paris.
Divergences entre Bamako et Paris, une défense des intérêts nationaux
Selon le premier ministre, la France ce serait trop éternisé au Mali. Pire encore, elle aurait exploité la situation difficile du pays en terme sécuritaire pour parvenir à d’autres fins. C’est-à-dire partitionner le Mali. En clair l’engagement militaire français au Mali n’a eu pour but que d’assouvir les intérêts de la France.
« L’intervention s’est muée dans un deuxième temps en une opération de partition de fait du Mali qui a consisté dans la sanctuarisation d’une partie de notre territoire, où les terroristes ont eu le temps de se réfugier, de se réorganiser pour revenir en force à partir de 2014 », a déclaré Choguel Maïga.
Par conséquent, ces clivages entre Bamako et Paris seraient justifiés. Il ne s’agit en réalité que de la défense de la souveraineté du Mali. « Les Américains n’ont-ils pas libéré la France ? (…) Quand les Français ont jugé que la présence américaine en France, n’était plus nécessaire, ils ont dit aux Américains de partir, est-ce que les Américains se sont mis à insulter les Français ? »
Une vague de retrait
Ceci dit, les maliens ont pleinement le droit de dire non à la persistance de la présence française au Mali. Alors que les tensions s’exacerbent entre Bamako et Paris, on pourrait assister à un retrait total de la force française Barkhane si les relations ne s’améliorent toujours pas.
La force européenne Takuba est aussi subtilement contestée par les autorités maliennes qui y voient une manipulation de la France. « Takuba, c’est pour diviser le Mali. C’est ‘le sabre’, en (langue) songhai et en tamasheq, ça n’est pas un nom qui a été pris par hasard », a fait savoir M. Maïga à l’assistance.
Quoi qu’il en soit dans sa lutte contre les groupes djihadistes, les nouvelles autorités de la transition malienne entendent bien compter sur d’autres partenaires parmi lesquelles la Russie. L’intervention de la société russe Wagner est toujours fortement démentie.
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