Dialogue tchadien: l’UFDD conditionne sa participation par la réhabilitation d’Hissène Habré
Au Tchad, l’UFDD risquerait de ne pas jouir de la main tendue de Mahamat Idriss Déby aux groupes politico-militaires pour un inclusif dialogue tchadien. Et pour cause, les rebelles de l’UFDD exigent de la part des autorités tchadiennes, la réhabilitation de l’ex-président Hissène Habré.
Ce dernier a rendu l’âme la semaine dernière au Sénégal des suites de la Covid-19. Il avait été condamné à la perpétuité pour crimes contre l’humanité. A voir l’évolution de la situation, plusieurs questions titillent les méninges. Cette demande des rebelles de l’UFDD ne compromettra-t-elle pas le processus de dialogue entamé ?
Y-a-t-il des anciens du régime Habré qui agitent le cocotier ? Pour rappel, le dialogue tchadien qui se veut inclusif est ouvert aux partis d’opposition, tout comme à tous les groupes rebelles.
Réhabilitation d’Hissène Habré, un préalable à la participation de l’UFDD au dialogue tchadien
Pour les rebelles de l’Union de Forces pour la Démocratie et le Développement (UFDD), leur participation au dialogue tchadien serait soumise à une condition cruciale. Celle de la réhabilitation de Hissène Habré. Ils estiment que l’ancien président mériterait tous les honneurs qui lui sont normalement dus selon son rang. Ce qui n’a malheureusement pas été le cas. Pour preuve, c’est à Dakar qu’il a même été mis sous terre.
Disparu depuis un bon moment déjà, pour certains observateurs, l’UFDD profiterait de cette situation pour se faire entendre. C’est-à-dire se redonner une image sur la scène politique tchadienne. Malheureusement, sa revendication n’est pas du tout légitime.
En clair, il s’agirait d’un faux prétexte ou une fuite en avant. Quoi qu’il en soit, les autorités tchadiennes ne sont pas prêtes à flancher sur cette question. Pour elles, accepter cette condition de l’UFDD, c’est causé sérieusement du tort aux victimes d’Hissène Habré et aussi à tout le peuple tchadien.
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Des frontières encore poreuses
Que l’Union de Forces pour la Démocratie et le Développement se refuse à toute participation au dialogue tchadien, le gouvernement entend poursuivre dans sa lancée. Il promet se mettre à table uniquement avec les groupes qui auront choisi de marquer leur adhésion à ce dialogue tchadien. Toutefois, il craint seulement que le processus soit perturbé par des rebelles qui tenteraient de mettre en échec le processus.
Pour cela les précautions sont d’ores et déjà prises pour éviter tout assaut de ces groupes rebelles. En conséquence, il leur est interdit de traverser la frontière avec leurs armées. Également, on se demande si le récent rapprochement du Tchad avec la Lybie et le Soudan viserait cet objectif pour sécuriser davantage ses frontières.
« Il est très clair que de bonnes relations avec Khartoum permettent de garantir une paix intérieure beaucoup plus grande. De plus, les deux pays sont confrontés à un troisième pays qui est encore plus difficile à comprendre et à gérer, qui est la Libye », a déclaré Roland Marchal, chercheur au CNRS basé à Sciences Po Paris.
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