Après des années de suspension de leur procès, le dernier gouvernement de Blaise Compaoré va devoir à nouveau se confronter à la justice. Cette démarche devrait davantage faciliter le processus de réconciliation nationale en cours au Burkina Faso.
Apparemment tout semble fin prêt pour la tenue de leur procès d’après le procureur de la Haute Cour de justice. Les 34 membres du dernier gouvernement de Blaise Compaoré, ancien président du Burkina Faso, sont accusés d’être impliqués dans les évènements dramatiques d’octobre 2014. Il s’agit notamment de la répression sanglante des manifestants contre la modification de l’article 37 de la Constitution.
Procès du dernier gouvernement de Blaise Compaoré, un pas important vers la réconciliation
Engagé dans un processus visant à unir les filles et fils du pays, le Burkina Faso pourrait avoir devant lui des jours heureux. C’est dans ce sens que des balises sont continuellement posées pour une réconciliation nationale effective. L’une d’entre elles est le procès du dernier gouvernement de Blaise Compaoré qui semble venir au bon moment.
Ce procès auparavant ouvert puis renvoyé à une date encore inconnue, va permettre sans doute de situer les responsabilités et de faire la lumière sur des évènements dramatiques d’un passé très récent. De quoi donc permettre de bâtir le pays sur une nouvelle base, notamment mettre fin à l’impunité qui a tant été la règle d’or. Alors, il est important que le dossier de ce procès historique soit traité dans les plus brefs délais.
C’est ce qu’a demandé, pour sa part, le ministre d’État chargé de la réconciliation nationale, Zéphirin Diabré. Car l’objectif pour l’ancien chef de file de l’opposition de l’ancien régime du Burkina Faso est de faire du prochain forum sur la réconciliation nationale, une réussite. Le procès du dernier gouvernement de Blaise Compaoré s’impose donc comme prémices.
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Les frères Compaoré attendus
Outre la comparution prochaine du dernier gouvernement de Blaise Compaoré, un autre élément très important dans ce processus de réconciliation nationale est à prendre en compte. C’est le retour au pays des deux frères Compaoré. Cependant, le premier élément déclencheur de cet épisode judiciaire a du mal à prendre corps. Il se justifie par cette lenteur factice et ce mirage qui entoure l’extradition de François Compaoré de la France vers le Burkina Faso.
A l’évidence, le vendredi 6 août 2021, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a suspendu provisoirement le décret ordonnant son transfert vers son pays d’origine. Néanmoins, les deux principaux accusés sont dans une tourmente indescriptible par rapport à cette extradition. Le frère de l’ancien président Blaise Compaoré l’est encore plus. Ce dernier est soupçonné d’être impliqué dans l’affaire de l’assassinat du journaliste d’investigation Norbert Zongo, en 1998.
Quant à Blaise Compaoré, il est, lui aussi, attendu pour que naisse au Burkina Faso une véritable réconciliation. Mais, la question de son extradition demeure une gageure, car sujette à son statut de binational. Les autorités ivoiriennes accepteraient-elles de l’extrader vers son pays d’origine ? L’évidence reste moindre et le sujet n’est pas pour le moment à l’ordre du jour dans les discussions entre les deux pays.
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