La détention de Mohamed Ould Abdel Aziz, ancien président mauritanien, ne cesse d’alimenter les polémiques. Pour ses soutiens, il s’agit surtout d’une machination politique. Une information démentie par les autorités mauritaniennes à la suite du Conseil des ministres de mercredi dernier.
Les raisons évoquées par le gouvernement quant à la détention de Mohamed Ould Abdel Aziz pourraient mettre fin aux spéculations qui vont bon train. Depuis le mardi 22 juin 2021, il a été placé sous mandat de dépôt par rapport à plusieurs faits qui lui sont reprochés. Il est question de délits économiques et faits de corruption mentionnés dans le rapport d’une commission parlementaire sorti en juillet 2020. Les faits évoqués ont eu lieu au cours de ses deux mandats, notamment de 2008 à 2019.
Un problème judiciaire et non politique
Pour les autorités mauritaniennes, la détention de Mohamed Ould Abdel Aziz n’a aucun lien politique. Apparemment l’ancien président n’aurait pas respecté les mesures de son contrôle judiciaire. Il s’agit d’une affaire purement judicaire et les magistrats s’attèlent à faire correctement leur travail avec éthique.
« Nous sommes dans un pays de droit et vous le savez, il y a une séparation des pouvoirs », a déclaré Moctar Ould Dahi, porte-parole du gouvernement.
Pour le rapporteur de la commission d’enquête, Yahya el Waqf, il faudrait laisser la justice exécuter en toute liberté sa mission. « Il s’agit d’une commission d’enquête parlementaire qui a transféré ce dossier à la justice. À partir de là, il s’agit d’un problème judiciaire. Donc, nous avons tous intérêt à le laisser dans ce cadre-là », a-t-il laissé entendre.
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Une détention de Mohamed Ould Abdel Aziz, jugée arbitraire
Pour la défense de l’ancien président, l’accusation manque terriblement de preuves. Alors ce procès est biaisé. Par conséquent, les avocats de l’ex-président exigent un procès équitable.
« Qu’on nous donne les moyens de savoir ce que l’on reproche exactement à Mohamed Ould Abdel Aziz, l’ancien président de la République, et quels sont les faits et les preuves, et les éléments qui soutiennent ces accusations », a fait savoir Maître Taleb Khiyar.
Par ailleurs, ses avocats estiment que la détention de Mohamed Ould Abdel Aziz constitue une violation de ses droits. C’est-à-dire un véritable mépris de l’article 93 de la Constitution. Celui-ci garantit une immunité à Mohamed Ould Abdel Aziz en tant qu’ancien chef de l’État. Outre cela, seule une Haute cour de justice est habilitée à l’envoyer en prison. Ce feuilleton judiciaire n’est pas prêt de s’arrêter de sitôt.
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Tony AMETEPE