Cette annonce du décès de John Magufuli a été faite, mercredi, par la vice-présidente Samia Suluhu Hassan à la télévision. Absent de la scène publique depuis plus de deux semaines, le décès de John Magufuli, le président tanzanien est survenu des suites d’une maladie cardiaque. Un deuil national de quatorze jours est annoncé avec une mise des drapeaux en berne.
Décès de John Magufuli dû à une maladie cardiaque
« C’est avec grand regret que je vous informe qu’aujourd’hui, le 17 mars 2021, à 18 h, nous avons perdu notre courageux leader, le président de la Tanzanie, John Magufuli ». C’est par ses mots que la vice-présidente Samia Suluhu Hassan a mis fin aux inquiétudes que soulevait l’absence inexpliquée du président. Inquiétudes renforcées par des rumeurs d’une probable contamination du président à la Covid-19.
Réélu en octobre dernier pour un second mandat, le président était apparu pour la dernière fois en public, le 27 février. Mme Hassan a précisé que le décès de John Magufuli est survenu à l’hôpital Emilio-Mzena, un établissement gouvernemental de Dar es Salaam, où il était soigné. Il souffrait de problèmes cardiaques depuis dix ans, a-t-elle dit.
Il fut dans un premier temps admis le 6 mars à l’Institut cardiaque Jakaya Kikwete, à Dar es Salaam, mais en était sorti le lendemain. Le 14 mars, il s’est à nouveau senti mal et a été admis à l’hôpital Emilio-Mzena, un établissement gouvernemental, a-t-elle ajouté. Conformément à la constitution, c’est elle qui va assurer la fin du mandat. Devenant, ainsi, la première présidente de l’histoire du pays, elle va consulter le parti au pouvoir, le CCM, afin de nommer un nouveau vice-président.
Fin des inquiétudes et spéculations
Depuis plus d’une semaine, l’opposition tanzanienne s’inquiétait de l’absence inexpliquée du chef de l’Etat. Le leader de l’opposition Tundu Lissu, en exil en Belgique, avait commencé comme d’autres à s’interroger, le disant atteint d’une forme sévère de Covid-19. Lundi, l’opposant avait déclaré sur Twitter que, selon des sources issues du milieu des renseignements, le président « est atteint du Covid, sous assistance respiratoire et paralysé d’un côté, à partir de la taille. Dites aux gens la vérité ! » Ces rumeurs ont essaimé les réseaux sociaux, notamment au Kenya voisin sous l’hashtag #Pray4Magufuli (« Priez pour Magufuli »).
La vice-présidente avait, de son côté, appelé à ignorer les rumeurs, tout en suggérant que le président, qu’elle prenait soin de ne pas nommer, était en effet malade. « S’il y a un moment où nous devons rester unis, c’est maintenant », avait-elle dit.
Depuis près d’un an, le chef d’État tanzanien John Magufuli minimisait l’impact du Covid-19. Affirmant que son pays s’était « libéré du Covid » par la prière. Il avait rejeté tout confinement ou mesure comme le port du masque. « Le gouvernement n’a pas prohibé le port du masque. Seulement, choisissez bien les masques que vous portez. Les masques importés peuvent nous apporter le Covid. Utilisez les masques fabriqués par le ministère de la Santé ou que vous fabriquez vous-mêmes », avait-il lancé. Mais la Tanzanie a connu une vague de décès, officiellement attribués à des pneumonies. Des personnalités de premier rang, dont le vice-président de l’archipel de Zanzibar, Seif Sharif Hamad, ont été touchées.
À l’annonce de la nouvelle du décès de John Magufuli, le chef de l’opposition Zitto Kabwe a présenté ses condoléances à la famille de Magufuli. « Mes compatriotes tanzaniens, continuons à prier pour la patience et la compréhension. C’est le moment de montrer notre maturité et notre intégrité en tant que nation », a-t-il réagi dans un communiqué.