Cinq ans de prison ferme et une amende de 100 millions de francs guinéens. C’est la peine requise contre l’opposant guinéen Mamadi Condé hier lundi 8 février 2021. Mais pour ses avocats, cette bataille judiciaire est loin d’être terminée.
Contestataire farouche de la réélection du président Alpha Condé, Mamadi Condé « alias Madic 100 frontières » a été arrêté au lendemain de la présidentielle du 18 octobre 2020. Et il n’est pas le seul opposant à subir cette fougue du régime. D’autres opposants sont en détention et toujours dans l’attente d’un procès. Certains parmi eux ont trouvé la mort en prison en raison des conditions de détention exécrables.
Une sanction exagérée
Selon le tribunal de première instance de Dixinn, l’opposant guinéen Mamadi Condé est condamné pour plusieurs chefs d’inculpations. On lui reproche des faits de « téléchargement, diffusion de messages, photos, dessins de nature raciste ou xénophobe, menace, violences et injures par le biais d’un système informatique ».
Pour ses avocats, la sanction du tribunal est disproportionnée. « C’est avec consternation que nous avons accueilli cette décision. Nous estimons que le tribunal a exagéré dans le prononcé de la peine consécutive à l’infraction reprochée à monsieur Condé », a déclaré Me Antoine Pépé Lamah, porte-parole des avocats de la défense.
Un recours en appel de Mamadi Condé
Pour les avocats de Mamadi Condé, leur client n’est pas le seul qui est mis en cause dans de tels faits. Alors ils ne comptent pas se plier à cette décision du tribunal. « À longueur de journée, de l’autre côté, nous voyons des communicants qui profèrent des propos plus violents, plus insolents que ceux que l’on reproche à monsieur Condé », a fait savoir déclarer Me Antoine Pépé Lamah.
Alors, ils comptent bien s’opposer à cette décision par un recours devant la cour d’appel. « Nous n’acceptons pas cette décision, nous la rejetons purement et simplement », a indiqué le porte-parole des avocats de la défense. Et de rajouter « nous allons, dans les minutes à venir, formaliser notre recours et nous estimons que le droit sera dit en appel, que cette peine sera sensiblement diminuée en appel ».
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