La région du Tigré en Ethiopie est une zone d’accès difficile. Malgré le fait qu’un accord ait été signé entre le gouvernement d’Addis-Abeba et les Nations unies, la situation humanitaire dans le Tigré reste toujours inquiétante. Il est encore difficile pour les travailleurs humanitaires d’avoir accès total à la région du Tigré.
Face à la virulence du conflit dans le nord du pays, de grandes craintes subsistent quant à l’aggravation de la situation. Ce qui pourrait déstabiliser toute la région entière. Les hôpitaux et populations manquent presque de tout. Alors, il est urgent de leur apporter toute l’assistance et protection nécessaire. Donc, des actions doivent être rapidement menées pour éviter le pire. Dans l’accomplissement de sa mission, une équipe de l’Organisation des Nations Unies (ONU) a essuyé des tirs dimanche dernier puis finalement arrêté durant un moment.
Accès à la region du Tigré, des limites franchies
Pour le ministre adjoint des Affaires étrangères, Redwan Hussein, les humanitaires des Nations Unies ont dépassé les limites qui leur ont été assignées. Ils ont tenté de se rendre dans des zones non approuvées par le gouvernement d’Addis-Abeba.
« Nous n’autorisons pas les partenaires à faire cavalier seul ou décider seul. Le libre accès n’existe pas ici », a affirmé Redwan Hussein. Il estime par ailleurs que dans le Tigré, c’est le gouvernement qui décide et l’ONU qui exécute.
« Lorsque nous avons signé l’accord humanitaire, nous pensions que les Nations unies collaboreraient. Et que ce serait nous, le gouvernement, qui prendrait les décisions », a rappelé le ministre adjoint des Affaires étrangères.
Une continuité des combats dans la region du Tigré
S’agissant des soupçons de crimes de guerre, les autorités éthiopiennes disent non aux enquêtes indépendantes. « Ici, ce n’est pas une colonie, ni par le passé ni aujourd’hui », a déclaré Redwan Hussein. Pour lui, c’est seulement au peuple éthiopien que le gouvernement peut rendre des comptes.
En ce qui concerne les affrontements, les combats se poursuivent encore dans la région du Tigré. La fin des opérations annoncée par le Premier ministre Abiy Ahmed va prendre un peu de temps avant de se matérialiser complètement. Pour l’heure, priorité est laissée à l’arrestation des cadres du TPLF.
« Nous disons clairement qu’en effet il y a des forces spéciales tigréennes et des milices qui n’ont pas déposé les armes », a laissé savoir le ministre. Et de rajouter « ils sont partis se cacher dans le bush et ils sont toujours capables de combattre ». Alors les affrontements sont loin d’être finis.