Crise du Tigré en Ethiopie : l’assaut final sur la ville de Mekele fait craindre le pire, l’ONU avertit Addis-Abeba
La crise du Tigré en Éthiopie offre le théâtre de combats entre le TPLF et les forces fédérales depuis début novembre 2020. Alors pour y mettre un terme, le Premier ministre Abiy Ahmed a donné trois jours au TPLF pour rendre les armes. L’invasion prochaine de Mekele, la capitale du Tigré, laisse présager le pire pour les populations. L’ONU lance donc un avertissement au gouvernement d’Addis-Abeba.
Lancé le 4 novembre dernier, la crise du Tigré en Éthiopie dure depuis des semaines déjà. La province est encore coupée du monde depuis le début des hostilités. Les habitants de ladite région ou celles environnantes ont été obligés de fuir. Ils sont soit plus de 35.000 personnes à pouvoir trouver refuge au Soudan voisin. Pour l’armée fédérale, la capitale tigréenne Mekele sera bientôt le théâtre d’un assaut final.
Crise du Tigré en Éthiopie, des inquiétudes sérieuses
Pour Catherine Sozi, la coordinatrice humanitaire de l’ONU en Éthiopie, la situation des habitants de Mekele est préoccupante. Car les propos du porte-parole de l’armée éthiopienne font froid dans le dos. Et cela provoque d’ores et déjà de l’inquiétude au sein de ces populations.
Ainsi, la protection des 525 000 civils ainsi que celle des infrastructures retiennent attention dans cette crise du Tigré en Éthiopie. Il s’agit en l’occurrence des établissements de la santé, des écoles, du système de distribution d’eau et autres.
« Traiter une ville entière comme une cible militaire serait non seulement illégal », s’est indigné Laetitia Bader, responsable Human Rights Watch pour la Corne de l’Afrique. Pour elle, les propos du colonel Dereje Tsegaye pourraient être considérés comme une forme de punition collective. C’est-à-dire un crime de guerre.
Des clarifications nécessaires
Face à cette vague de réactions suite de cette crise du Tigré en Ethiopie, le gouvernement éthiopien a tenté de clarifier ses intentions dans la soirée. Cela s’est fait à travers un texte signé par le Premier ministre Abiy Ahmed et qui a été publié par une agence gouvernementale.
L’annonce explique que les termes employés par le colonel Dereje Tsegaye tel que « il n’y aura pas de pitié » sont destinés aux chefs du TPLF et non aux populations. Alors ces dernières n’ont rien à craindre. « Toutes les mesures de précaution nécessaires ont été prises pour garantir que les civils ne soient pas blessés », a assuré Abiy Ahmed.
Quoi qu’il en soit, les sécessionnistes du TPLF (Front de libération du peuple du Tigré) ont jusqu’au mercredi 25 novembre pour se rendre. Passé ce délai de rigueur, ils ne pourront échapper aux attaques de l’armée fédérale.
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