Au Tchad, le 2ème Forum national inclusif tchadien se tient du jeudi 29 octobre jusqu’au samedi 31 octobre. Il s’agit d’évaluer la Constitution en place depuis 2018. Alors que le chef de l’État invite à des débats sans réserve, cette rencontre qui se veut inclusive est critiquée par plusieurs acteurs politiques et de la société civile.
Le 2ème Forum national inclusif tchadien, convoqué par le président Idriss Deby Itno, est censé évaluer les résolutions issues de la constitution de la 4ème République. Si le président parle d’un dialogue sans réserve, une partie de l’opposition n’approuve cette démarche.
Le président Idriss Deby invite à un dialogue sans réserve
Plus de 70 résolutions issues du 1er forum de 2018 qui n’ont pas été traduites en actes seront remises sur la table. Le statut des institutions telles que la Cour des comptes et le Conseil constitutionnel, devenu chambre de la Cour suprême, doit être défini pendant ce 2ème Forum national inclusif tchadien.
Des dispositions de la constitution seront modifiées pour intégrer le statut de maréchal accordé cette année au chef de l’Etat. Sur plus de 88 partis politiques de l’opposition légalement reconnus, 40 sont invités à ce 2ème Forum national inclusif tchadien. Question de respecter les mesures barrières.
A la veille du 2ème Forum national inclusif tchadien, Idriss Deby a convié les partis politiques au palais présidentiel. « Je veux vous inviter à une participation décomplexée. Pour certains qui pensent que tout est taillé par le président, non. On ne peut pas jouer au clown à ce niveau », a déclaré le chef d’État. Cette déclaration n’a pas rassuré les opposants qui envisagent un contre forum.
La démarche du 2ème Forum national inclusif tchadien rejetée par une partie de l’opposition
Une partie de l’opinion tchadienne réclame un véritable forum citoyen pour réfléchir ensemble. C’est donc dire que les partis politiques d’opposition, les associations de la société civile et les syndicats, qui n’approuvent pas la démarche entendent organiser un contre-forum pour délivrer leur message.
C’est dans ce registre que s’inscrit Max Loalngar, le président de la ligue tchadienne des droits de l’Homme. « Ce que le système Deby refuse, les citoyens l’ont entrepris », a-t-il laissé entendre. Il s’agit, pour lui, d’« organiser un véritable forum citoyen pour réfléchir ensemble sur ce qui est au fondement de notre vie collective, pour une société de paix et de progrès. »
Pour le président du mouvement politique les Transformateurs, il faut « L’alternance au sommet du Tchad en 2021. Des institutions qui vont rétablir l’équilibre et la séparation des pouvoirs ».
Quant au chef de file de l’opposition, Félix Nyalbé Romadoumngar, il estime que la politique de la chaise vide ne peut pas arranger la situation. Pour lui, « aller au forum n’est pas légitimer un mandat qui est déjà légitime et ceux qui tiennent de tels propos ne connaissent pas le fonctionnement de l’Etat », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Mais moi en tant que chef de l’opposition, je suis partant ».