Depuis l’ascension des militaires au pouvoir dans le sahel, les relations entre le Bénin et ses voisins septentrionaux se détériorent progressivement. Récemment, le président burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, a accusé le Bénin et la Côte d’Ivoire d’héberger des individus menaçant la stabilité de son pays.
Le capitaine Ibrahim Traoré a déclaré lors d’une rencontre retransmise à la télévision publique que des centres d’opérations visant à déstabiliser le Burkina Faso se trouvent en Côte d’Ivoire et au Bénin.
« Il y a bel et bien à Abidjan, un centre d’opérations pour déstabiliser notre pays. Personne ne peut le nier et nous apporterons les preuves dans les jours à venir. Nous vous montrerons des preuves physiques et vous allez comprendre de quoi nous parlons ».
La réplique béninoise
En réponse à ces accusations, le porte-parole du gouvernement béninois, Wilfried Léandre Houngbedji, a dénoncé ces allégations comme de la désinformation. Selon lui, ces accusations visent à détourner l’attention des véritables problèmes internes des pays concernés.
« Voilà que nos frères et voisins, pour des raisons de politique domestique, s’emploient à vouloir faire de nous la source de leurs problèmes. C’est une tendance pernicieuse, venant de militaires qui connaissent ces camps et leur vocation », a déclaré Houngbedji sur le réseau social X.
« Après le Niger, c’est au tour du Burkina-Faso d’emboucher cette trompette nauséeuse de désinformation qui alimente non le patriotisme, mais plutôt la rancœur des populations et menace à terme la coexistence pacifique des peuples », a-t-il ajouté.
Houngbedji a souligné que « c’est l’hôpital qui se moque de la charité », rappelant que les attaques terroristes subies par le Bénin proviennent principalement de l’autre côté de la frontière avec le Burkina Faso et le Niger.
« C’est d’ailleurs ce qui a amené le Gouvernement du Bénin, dans sa stratégie pour contrer le phénomène, à construire, depuis 2022, de petits camps militaires appelés bases opérationnelles avancées dans plusieurs de nos communes frontalières », a-t-il également rappelé.
La réaction des citoyens béninois
Les citoyens béninois, particulièrement actifs sur les réseaux sociaux, ont exprimé leur indignation face aux accusations du président burkinabè. Ils défendent fermement la souveraineté de leur pays et dénoncent ce qu’ils considèrent comme des tentatives de manipulation politique.
« Risible! Cette affaire tourne vraiment au ridicule à mon avis. Pourquoi un tel acharnement contre le Bénin au lieu de s’occuper des vrais problèmes chez eux? Ne sommes-nous point un pays souverain?« , peut-on lire dans un post sur X.
Pour un autre, le bénin ne « devrait se justifier devant un autre État, puisque Wagner ne dérange personne et est quand même capable de déstabiliser aussi un pays tiers qui n’est pas pas du même avis que L’AES… ces putschistes devraient savoir raison garder« .
Les tensions entre le Bénin et ses voisins du nord illustrent les défis diplomatiques auxquels la région est confrontée. La situation nécessite une approche diplomatique équilibrée pour éviter une escalade de conflits et promouvoir la paix et la stabilité dans la région.
Steven Edoé Wilson