jeudi, novembre 21 2024

En République centrafricaine (RCA), une nouvelle réglementation interdisant l’exportation de charbon de bois et de bois de chauffe est entrée en vigueur depuis le 17 mai 2024. Cette mesure vise à lutter contre la déforestation et ses effets néfastes sur l’environnement. Toutefois, cette décision a des répercussions importantes sur les nombreux Centrafricains qui dépendent de cette activité pour leur subsistance.

Bien qu’elle soit cruciale pour la préservation de l’environnement, cette décision, ne tient pas compte des réalités économiques des producteurs locaux. Elle souligne la nécessité d’un soutien et d’une planification plus globale pour aider ces travailleurs à se reconvertir et à trouver des moyens de subsistance alternatifs. Par ailleurs, l’interdiction de l’exportation de charbon de bois et de bois de chauffe en Centrafrique, bien que nécessaire pour la préservation de l’environnement, pose des défis significatifs pour les populations locales. Une action concertée et des mesures de soutien adéquates sont essentielles pour assurer une transition juste et durable pour tous les acteurs concernés.

Une interdiction d’exportation de charbon de bois aux lourdes conséquences économiques

Depuis l’instauration de cette interdiction, des milliers de producteurs de charbon de bois se retrouvent sans emploi, plongeant ainsi de nombreuses familles dans une précarité accrue. Serge Biko, un producteur de charbon de 42 ans vivant dans le village de Pani, à 30 kilomètres au nord de Bangui, illustre bien cette situation dramatique.

« Je suis complètement démuni parce que j’ai perdu l’unique boulot qui me permettait de nourrir ma famille, » déplore-t-il. Pour Serge et beaucoup d’autres, le charbon de bois n’était pas seulement une source de revenu, mais le pilier de leur économie domestique.

La situation est similaire pour des centaines d’autres producteurs à travers le pays. L’exportation de charbon de bois constituait une activité lucrative, permettant à ces travailleurs de subvenir aux besoins de leurs familles. Avec cette interdiction, ils se retrouvent dans une situation désespérée, appelant le gouvernement à intervenir pour leur offrir des alternatives viables.

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Un impact environnemental à long terme

Cette interdiction fait suite aux nombreuses plaintes des acteurs de la société civile regroupés au sein de la plateforme de Gestion durable des ressources naturelles et de l’environnement (GDRNE). Ces militants soulignent depuis longtemps les dangers de la déforestation et les effets du changement climatique.

Gervais Mbata, ministre des Eaux et forêts, explique : « Nous avons constaté ces dernières années que des camions venaient en Centrafrique et repartaient avec de grandes quantités de charbon de bois. Ils sont ensuite vendus dans les pays voisins. Cela impacte notre écosystème. »

Les autorités insistent sur le fait que les producteurs de charbon de bois peuvent continuer cette activité pour répondre aux besoins locaux, mais l’exportation est désormais strictement interdite. Cette distinction vise à limiter l’impact environnemental tout en permettant aux producteurs de continuer à gagner leur vie localement.

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Des solutions pour un avenir durable

Julien Ndakouzou, coordonnateur de la plateforme GDRNE, a salué cette décision, la qualifiant de nécessaire pour la protection de l’environnement. « C’est très dangereux, d’abord pour l’environnement. Il fallait réfléchir à des voies et moyens pour trouver des possibilités pour reboiser et restaurer les zones dégradées au niveau du sol et de la végétation, » a-t-il déclaré. Il propose également la mise en place de projets de reconversion pour les personnes travaillant dans ce secteur, offrant ainsi des alternatives économiques durables.

Conformément à l’article 227 du Code forestier centrafricain, les contrevenants à cette nouvelle réglementation risquent des amendes allant de 500 000 à 1 million de FCFA. Ces sanctions visent à dissuader les exportateurs de poursuivre leurs activités illégales et à protéger les ressources forestières du pays.

Pour pallier les effets économiques de cette interdiction, le gouvernement centrafricain est appelé à développer des programmes de soutien et de reconversion pour les travailleurs du secteur. Il est crucial de trouver des solutions qui équilibrent la protection de l’environnement et la sécurité économique des populations locales. Des initiatives telles que le reboisement, la promotion de sources d’énergie alternatives, et la formation professionnelle pour de nouvelles compétences pourraient offrir un espoir aux producteurs de charbon de bois en difficulté.

Tony A.

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