La récente modification du code électoral au Bénin, votée par les députés dans la nuit de mardi à mercredi, suscite une vive controverse. Alors que la Cour constitutionnelle avait initialement demandé des ajustements pour éviter le chevauchement des élections de 2026, l’opposition accuse le Parlement d’avoir introduit des mesures d’exclusion supplémentaires.
Ces changements, notamment l’augmentation des seuils de parrainage pour les candidats à la présidentielle et les conditions plus strictes pour les candidats aux législatives, soulèvent des inquiétudes quant à l’équité du processus électoral à venir. Le gouvernement défend ces changements comme des mesures visant à renforcer la gouvernance démocratique, l’opposition et d’autres critiques affirment qu’ils pourraient compromettre la pluralité politique et restreindre l’accès équitable aux fonctions électives.
Augmentation des seuils de parrainage dans le code électoral
L’une des principales modifications contestées par l’opposition est le relèvement du seuil de parrainage pour les candidats à l’élection présidentielle, passant de 10 à 15 %. Cette décision, qui exigerait désormais 28 parrains pour se présenter, est perçue comme un moyen de restreindre la participation des candidats indépendants ou des petits partis politiques.
Les critiques soulignent que dans un pays où la transhumance politique est monnaie courante, cette exigence pourrait favoriser les partis déjà établis au détriment de la diversité démocratique. En plus de l’augmentation des seuils de parrainage présidentiel, la révision du code électoral impose désormais aux candidats aux législatives de réaliser un score d’au moins 20 % dans les 24 circonscriptions pour prétendre à un siège de député, contre 10 % auparavant.
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Réactions et contestations
Cette mesure, bien que visant à renforcer la représentativité des élus, suscite des préoccupations quant à son impact sur l’inclusion politique. Certains craignent que cela ne limite l’accès au Parlement aux voix dissidentes et marginalise davantage les candidats indépendants. En clair la révision du code électoral au Bénin soulève des questions fondamentales sur la démocratie et la représentativité politique dans le pays.
L’opposition dénonce fermement ces modifications, accusant le gouvernement de chercher à confisquer le pouvoir en érigeant des barrières supplémentaires à la participation électorale. « Ils veulent confisquer le pouvoir », a fait savoir Eric Houndété des Démocrates. Les leaders religieux ont également exprimé leur préoccupation quant à la possibilité de violences électorales découlant d’un code électoral perçu comme excluant.
En réponse, les partisans du président Patrice Talon soutiennent que ces mesures sévères s’appliqueront à tous les acteurs politiques, assurant ainsi l’équité du processus électoral.
Tony A.