Au cœur de la région instable de Kidal, au nord du Mali, un événement marquant a eu lieu ce weekend. Il s’agit du rassemblement organisé par le Conseil supérieur des Imghad et alliés (CSIA). Cette initiative vise à promouvoir la cohésion sociale dans une zone autrefois troublée par les conflits entre factions touaregs et forces gouvernementales.
La présence notable de membres du gouvernement malien de transition et du Conseil national de transition illustre l’importance accordée à cette démarche pour consolider l’autorité de l’État dans la région. Ce rassemblement à Kidal symbolise à la fois l’espoir de réconciliation et les tensions persistantes qui entravent le processus de paix au Mali. Alors que les autorités s’efforcent de consolider leur autorité et de promouvoir la cohésion sociale, les défis sécuritaires et les divergences politiques continuent de peser sur l’avenir de la région.
Réaffirmation de l’autorité de l’État dans la région de Kidal
Depuis la reprise de Kidal aux rebelles du CSP en novembre 2023, le gouvernement malien a cherché à établir son autorité et à restaurer la stabilité dans la région. Le remplacement de la chefferie traditionnelle touareg Ifoghas par des membres de la communauté Imghad, tels que le Général Gamou nommé gouverneur, marque un tournant dans la gestion politique locale.
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Cette transition vise à renforcer la légitimité des autorités de transition et à apaiser les tensions tribales qui ont longtemps alimenté les conflits dans la région. Il faut également souligner que le rassemblement suscite des réactions contrastées parmi les habitants de Kidal. Pour certains, il représente une opportunité de reconstruction et de réconciliation.
Dans cette optique, la présence du général Gamou est perçue comme un signe de stabilité et d’espoir pour l’avenir. Cependant, d’autres expriment des préoccupations quant à la sécurité et à la protection de leurs biens. Les déplacements forcés et les violences perpétrées par des groupes comme Wagner soulignent la nécessité de garanties sécuritaires avant tout retour définitif des populations déplacées. Du côté des rebelles du CSP, qui maintiennent une présence active dans la région, ce rassemblement est considéré comme une provocation. Pour eux, c’est une tentative de manipulation de l’opinion publique et une violation des accords précédents. Les critiques fusent, qualifiant l’événement de « propagande hypocrite » organisée sur fond de souffrance et de pertes humaines.
Tony A.