dimanche, novembre 24 2024

En République Centrafricaine, la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) est confrontée à un moment critique. Cela résulte des divisions internes qui reviennent au premier plan, notamment autour de la figure éminente de François Bozizé. Autrefois force unificatrice au sein du PCC, le leadership de Bozizé est désormais sous surveillance et confronté à des défis évidents de la part des principaux dirigeants rebelles.

Créé en décembre 2020 pour contrecarrer la candidature à la réélection du président Touadéra, le CPC a connu ces derniers mois une division croissante au sein de ses rangs. La principale cause de cette discorde interne réside dans les divergences et les désaccords entre les principaux commandants rebelles du CPC. Certains d’entre eux ont choisi d’exprimer ouvertement leur mécontentement quant au rôle de Bozizé dans la coalition.

Bozizé en sérieuse perte d’influence

Les allégations d’un engagement militaire et financier insuffisant, ainsi que l’accent mis sur leurs zones d’influence et leurs intérêts économiques individuels, ont été au cœur de débats houleux au sein du CPC entre les principaux dirigeants de factions, tels qu’Ali Darassa de l’UPC, Noureddin Adam. du FPRC, et Sembé Bobbo des 3R.

Le point commun entre ces dirigeants est le mécontentement croissant à l’égard de François Bozizé. Le coordinateur du PCC, aujourd’hui âgé de 77 ans, voit son autorité décliner depuis son départ forcé du Tchad vers Bissau en mars dernier. Il existe un plan clair pour remplacer son leadership, et cet effort a inclus une diabolisation publique. Dans certains cas, ces dirigeants sont allés jusqu’à critiquer et diaboliser publiquement Bozizé, soulignant leur réticence à suivre ses directives.

Les défis internes du PCC n’ont fait que s’intensifier avec le récent départ du MPCR de Mahamat Al-Khatim, choisissant de revenir à l’Accord de Khartoum et de s’engager dans un processus de désarmement. Cette décision souligne le manque de cohésion au sein du CPC et suggère que certains membres pourraient explorer des voies alternatives, sapant encore davantage l’autorité de Bozizé.

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Vers un retour à la normale ?

Au milieu de ces divisions internes, la Représentante spéciale de l’ONU, Valentine Rugwabiza, a avancé l’idée d’un « dialogue inclusif ». Cette proposition a suscité des réactions variées. Certains y voient une option séduisante, d’autant plus que la perspective de renverser le président Touadéra par des moyens armés s’est éloignée ces derniers mois. D’autres restent cependant sceptiques, citant des promesses non tenues suite à l’accord de Khartoum de 2019.

L’influence décroissante de François Bozizé est également évidente dans les divisions au sein de son propre parti, le KNK. A Bangui, une faction soutenue par les autorités soutient le programme du président Touadéra, tandis qu’à Paris, un comité ad hoc distinct formé par plusieurs responsables du parti a exprimé son intérêt pour la proposition de dialogue de l’ONU. Cette position a provoqué des répercussions au sein du parti, car elle n’avait pas été discutée au préalable. Le parti est sur le point de choisir un nouveau secrétaire général, poste laissé vacant depuis le décès de Jean-Eudes Teya en septembre 2022.

Alors que l’unité du CPC s’affaiblit, les implications plus larges pour le paysage politique de la République centrafricaine restent incertaines. La perspective du maintien à la tête de la coalition de François Bozizé et de sa capacité à diriger la coalition est désormais mise en doute. Les luttes internes du CPC pourraient avoir un impact significatif sur l’avenir du pays, modifiant potentiellement la dynamique d’un pays déjà confronté à des années de conflit et d’instabilité politique.

Tony A.

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