A l’occasion de la Journée de l’Afrique, célébrée ce 25 mai, l’Union africaine a mis en ligne des visuels sur chaque pays membres de l’organisation. Ces visuels, pour le Togo, ont porté sur les grottes de Nok et de Mamproug.
Situées dans la partie septentrionale du Togo, plus précisément dans la ville de Dapaong, les grottes de Nok et Mamproug servaient de caches pour les armes et la nourriture durant le XVII e et XIXe siècle.
Présentation des grottes de Nok et de Mamproug
Les grottes de Nok et de Mamproug sont de hautes falaises qui dominent la savane de Dapaong et dont les parois sont orientées au nord selon le site Togo tourisme.
Elles sont les derniers reliefs élevés avant cette immense étendue de savane qui se prolonge au Burkina. Cette formation appelée communément grès de Boumbouaka présente des escarpements de falaises d’âge protérozoïque supérieur d’une rare beauté avec à la base une alternance de pellites (argilites) et de psammites, l’ensemble reposant sur un socle cristallin daté du Birrimien.
Des anfractuosités horizontales s’ouvrent au dernier quart supérieur de leur hauteur. D’accès difficile, elles ont servi, de très longue date, d’abri et de refuge aux populations autochtones lors des périodes d’insécurités diverses qui ont sévi dans la région du XVIIe au XIXe siècle.
Des grottes aux utilités diverses
Avant que les grottes de Nok et de Mamproug ne soient pillées, des armes traditionnelles telles que des arcs, des flèches et leurs carquois, y ont été trouvées. Ces cavernes contiennent des greniers taillés dans le même style architectural traditionnel à partir des matériaux locaux (pierres, argile et paille), toujours selon le site Togo tourisme. De forme cylindrique, oblongue ou semi-sphérique, ils s’ouvrent vers le haut ; leur hauteur est généralement de deux mètres et demi, leur diamètre de trois mètres.
Ces greniers sont au nombre de cent trente-quatre à Nôk, cent treize à Mamproug et soixante-dix à Bopak et dans les autres grottes périphériques et contenaient les récoltes.
Les grottes offraient un refuge aux populations menacées. Elles y avaient des vivres, de l’eau et leurs fétiches. Elles pouvaient donc y soutenir un véritable siège. Selon le site de l’UNESCO, dans cette région de migrations et d’affrontements divers, les Konkomba, les Moba, les Mamprussi se combattirent, puis s’installèrent. Ils sont encore aujourd’hui les habitants de la région et furent, semble-t-il, les bâtisseurs des greniers.
Sur le trajet d’un grand axe commercial dit Route de la cola, les populations du nord du Togo étaient assujetties à des ethnies dominantes telles les Anufom, auxquelles ils versaient tribut. Devant l’alourdissement des charges et la répétition des exactions, ils organisèrent leur résistance et se réfugièrent dans les grottes de Nok et de Mamproug. C’est du moins le récit qu’en font les habitants actuels, selon toujours le site de l’UNESCO.
Outre leurs fonctions défensives et offensives, ces grottes sont également des lieux de culte voués à la divinité Lenlétk, dont le sanctuaire jouxte les cavités. Traditionnellement occupées par des génies, elles sont donc liées à une dimension spirituelle, car la population locale continue jusqu’à aujourd’hui d’y pratiquer le culte des ancêtres.
Les grottes de Nok et de Mamproug offrent un paysage panoramique remarquable et singulier, inscrit sur la liste indicative du Togo depuis 2000.