À Khartoum, la mort de Bahaa el-Din Nouri ne cesse de déclencher une avalanche d’indignations. Surtout que les circonstances de sa disparition laissent à désirer. Une milice paramilitaire intégrée à l’armée soudanaise sous le règne d’Omar el-Béchir est accusée d’être à la base de sa mort.
Plus d’une fois, cette unité a fait l’objet d’accusations de crimes de guerre au Darfour. Leur implication dans la mort de Bahaa el-Din Nouri est confirmée par le ministre de l’Information et porte-parole du gouvernement Faisal Mohammed Saleh. Il affirme que l’homme est mort sous la torture lors d’un interrogatoire mené par les Forces de soutien rapide. Par conséquent, ils sont directement responsables de la mort de Bahaa el-Din Nouri.
Une mort sous tortures de Bahaa el-Din Nouri
Selon les faits Bahaa el-Din Nouri, électricien de 45 ans a été embarqué de force par des hommes habillés en civil. Il a été emmené dans un véhicule sans plaque d’immatriculation pour une destination inconnue. L’événement est survenu, il y a de cela deux semaines lorsqu’il était assis à la terrasse d’un café.
Des jours après, le corps sans vie de Bahaa el-Din Nouri a été retrouvé à la morgue de l’hôpital d’Omdurman, une ville voisine. Son cadavre portait des marques de torture, alors sa famille a exigé qu’une nouvelle autopsie soit réalisée avant qu’il ne soit enterré. Aussi, de nombreuses voix se sont élevées pour faire la lumière sur sa mort.
Il était membre du comité de résistance de son quartier et avaient joué un rôle crucial lors du soulèvement anti Omar El Béchir.
Des poursuites judiciaires
Face à la déferlante médiatique, les forces de soutien rapide ont assuré avoir suspendu les agents responsables de la mort de Bahaa el-Din Nouri. Pour les défenseurs des droits de l’Homme, les accusés devraient faire face à la justice afin de répondre de leurs actes. Car cette unité n’est pas à sa première bavure.
Aussi, leurs agissements en toute impunité constituent une véritable menace pour les aspirations démocratiques du pays. Les hommes du général Hemedti sont également accusés d’avoir dispersé dans le sang le sit-in pacifique devant le QG de l’armée, le 3 juin 2019. Autant d’accusations qui nécessitent une véritable réaction juste de la part du gouvernement soudanais.
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