Dans les prochains jours, de grandes chances subsistent à ce qu’on assiste à l’annonce officiel d’un retrait français du Mali. Cette nouvelle posture envisagée par la France a été évoquée il y a quelques jours par le ministre français des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.
Cette décision du président Macron si elle est effective devrait hautement réjouir le colonel Assimi Goïta et les siens. Ces derniers depuis un moment dénoncent sérieusement l’inefficacité militaire française. Toutefois l’efficacité du nouveau partenaire longtemps démenti par Bamako (la société russe Wagner) est d’ores et déjà contestée. Elle aussi, en raison de son effectif peu conséquent risque de ne pas parvenir à endiguer la menace terroriste. Mais rien n’est encore joué.
Le retrait français du mali, un échec
Selon Richard Moncrieff, directeur du projet Sahel au sein de l’International Crisis Group (ICG), les neuf ans de présence militaire française au Mali, n’ont pas permis d’obtenir les résultats véritablement souhaités. Les groupes djihadistes sont toujours aussi nuisibles dans la région du Sahel. Ce qui peut se résumé à un échec de la France au Mali. Alors ce possible retrait français du Mali, n’est pas du tout surprenant.
« C’est un échec dans la mesure où la violence djihadiste s’est beaucoup élargie dans ces derniers dix ans. Je crois qu’il faut dire que la menace à laquelle font face les français et aussi les forces nationales est très tenace, très difficile à combattre et répandue sur un territoire très vaste », a expliqué Richard Moncrieff.
Un autre facteur ayant occasionné ce retrait français du Mali, c’est la négligence de plusieurs paramètres importants en lien avec le terrorisme au Mali. « On peut reprocher aux français de penser que c’est avec des frappes militaires, faire des avancées militaires, des frappes aériennes, tuer quelques leaders djihadistes ici et là ça suffira à régler le problème. Mais ce n’est visiblement pas le cas par ce que le problème est aussi communautaire, politique. C’est une question de pauvreté et de développement », a clarifié l’analyste.
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Des conséquences sécuritaires pour le Mali
En cas de retrait français du Mali, les nouvelles autorités doivent s’attendre à gérer une situation sécuritaire complexe. Car le retrait français se ferait surement avec les forces européennes présentes au Mali. Ce qui va engendrer une expansion des groupes djihadistes et surtout de la violence dans plusieurs localités.
« On peut douter que les forces russes puissent faire mieux. Au fait ils ne sont pas très nombreux et les groupes armées, les djihadistes sauront très surement s’adapter à leur présence des russes », interpelle déjà Richard Moncrieff.
Dans les zones frontalières au Mali, on peut craindre également une recrudescence des attaques terroristes. Et il n’y a aucune indication que l’armée malienne puisse faire véritablement barrière à cela. Nouvelle inquiétante le terrorisme est également en propension dans le nord de plusieurs Etats de la sous-région ouest africaine. Il s’agit entre autres du Togo, du Ghana et autres.
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