Un retrait du Mali du G5 Sahel et de sa force militaire antijihadiste. C’est la nouvelle décision prise par les autorités maliennes suite à une série de mécontentements. L’annonce a été faite ce dimanche 15 mai dans la soirée, à travers un communiqué. Le gouvernement malien pointe plusieurs éléments.
Il y a quelques semaines déjà, les autorités de la transition au Mali se sont illustrées avec une décision similaire. Elles avaient dénoncé les accords de défense signés avec la France et ses partenaires européens. Alors ce choix de retrait du Mali du G5 Sahel, s’impose comme un message fort de la junte au pouvoir à la communauté internationale.
Un retrait du Mali fortement motivé
Selon le gouvernement, la résolution de retrait du Mali de l’organisation, est une prise de position légitime. Cela tient du fait que le Mali se voit refuser la présidence du G5 Sahel. Une position qui lui revenait de plein droit. Pour preuve, la non-tenue à Bamako de la 8ème session ordinaire de la conférence des chefs d’Etats membres de ladite organisation.
En gros, c’est une violation des textes de bases ainsi que d’une décision prise par l’institution. « Près d’un trimestre après le terme indiqué, ladite session de la conférence des Chefs d’Etat des pays membres du G5 Sahel ne s’est toujours pas tenue, en dépit des multiples initiatives prises par le Mali dans ce sens auprès des instances du G5 Sahel pour y attirer leur attention », a déclaré Abdoulaye MAIGA, porte-parole du gouvernement.
Par conséquent, le retrait du Mali s’imposait naturellement. De plus des avertissements quant à une quelconque sortie du Mali ont été formulés par le colonel Assimi Goita, sans succès.
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Un dysfonctionnement grave des organes du G5 Sahel
Outre ces motifs sus évoqués, les autorités maliennes estiment que le G5 Sahel a perdu son autonomie. Et qu’aujourd’hui elle subit une instrumentalisation qui l’éloigne largement de ma mission initiale. Un Etat de fait que le Mali ne peut tolérer, quand on prend en compte les importants défis dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
« L’opposition de certains Etats du G5 Sahel à la présidence du Mali est liée aux manœuvres d’Un Etat extra-régional visant désespérément à isoler le Mali », a déploré le colonel Abdoulaye MAIGA. De plus, les militaires dénoncent aussi le fait que sa situation politique interne soit utilisée comme argument pour l’empêcher de briguer la présidence du G5 Sahel.
« Aucun texte juridique, du G5 Sahel ne prévoit pas des restrictions contre un Etat membre sur la base de sa situation politique nationale. En la matière, aucune disposition de textes de cette institution ne prévoit qu’elle puisse également endosser des sanctions ou restrictions édictées par d’autres organisations à l’endroit d’un Etat membre », pouvait-on également lire dans le fameux communiqué.
Allons-nous vers la fin du G5 Sahel ? Il semble fort probable que le retrait du Mali soit un grand signe précurseur.
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