La variole du singe, ou Mpox, continue de faire des ravages en Afrique, un continent déjà vulnérable à de nombreuses crises sanitaires. Avec plus de 20 000 cas recensés selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la situation est alarmante. L’accès aux vaccins Mpox, crucial pour endiguer la propagation de cette maladie, reste malheureusement problématique. Malgré les promesses de dons internationaux, les obstacles juridiques, réglementaires et logistiques compliquent l’acheminement et la distribution des vaccins sur le continent.
L’Afrique se trouve ainsi à un moment critique de la lutte contre le Mpox. Le temps presse, et l’efficacité de la réponse mondiale dépendra de la rapidité avec laquelle les vaccins Mpox pourront être distribués aux populations les plus vulnérables. Sans une action rapide et concertée, le risque de voir l’épidémie s’étendre davantage reste élevé, avec des conséquences potentiellement dévastatrices pour le continent.
Des promesses internationales entravées par la réalité du terrain
Face à l’urgence sanitaire mondiale déclarée par l’OMS, plusieurs pays, dont les États-Unis, le Japon, et l’Allemagne, ont promis de livrer des doses de vaccins à l’Afrique. Cependant, la réalité est bien plus complexe. Comme l’explique Salam Gueye, directeur régional des urgences sanitaires de l’OMS en Afrique, chaque pays africain doit suivre des procédures réglementaires strictes avant de pouvoir introduire des vaccins Mpox sur son territoire, ce qui prend du temps. Les assurances représentent un autre défi majeur : en l’absence de garanties sur l’innocuité à long terme des vaccins, les coûts d’assurance augmentent, rendant l’accès encore plus difficile.
Le défi logistique est tout aussi important. Les vaccins Mpox sont souvent fabriqués en dehors du continent africain, et les acheminer jusqu’aux zones les plus touchées, souvent reculées, relève d’une véritable épreuve. Les infrastructures limitées et les conditions d’accès difficiles dans ces régions compliquent encore la situation. L’OMS, consciente de ces enjeux, s’efforce d’apporter un soutien logistique supplémentaire pour faciliter la distribution des vaccins.
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Un coût prohibitif des vaccins Mpox pour des pays à faible revenu
Au-delà des obstacles logistiques, le coût des vaccins Mpox pose un problème crucial. Pour de nombreux pays africains, l’achat direct de vaccins est tout simplement hors de portée. Seuls deux laboratoires dans le monde produisent le vaccin efficace contre le Mpox, le plus connu étant le danois Bavarian Nordic, qui facture 100 dollars la dose. Ce coût élevé rend l’accès aux vaccins pratiquement impossible pour des pays à faible revenu, déjà confrontés à des crises économiques et sanitaires multiples.
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Le manque de doses disponibles aggrave la situation. Bien que le laboratoire Bavarian Nordic ait augmenté sa capacité de production, promettant jusqu’à 10 millions de doses d’ici 2025, cette quantité reste insuffisante pour couvrir les besoins des pays africains. Selon le Centre africain de prévention et de contrôle des maladies (CDC-Afrique), il faudrait au moins cette quantité de doses immédiatement pour contenir l’épidémie.
Pour pallier ces défis, l’OMS a mis en place une liste d’utilisation d’urgence pour accélérer la disponibilité des vaccins non-homologués. Ce protocole permet aux partenaires internationaux, comme Gavi et l’Unicef, d’acheter et de distribuer les vaccins plus rapidement. Cependant, en attendant que ce processus soit finalisé, l’OMS exhorte les pays donateurs à accélérer leurs promesses de dons.
Sandrine A.