Alors que le secteur du tourisme en Afrique de l’Est connaît une croissance prometteuse, des nuages sombres planent sur les parcs nationaux au Kenya. Les ambitions de la Communauté d’Afrique de l’Est, visant à attirer 14 millions de touristes d’ici 2025, se heurtent à des préoccupations croissantes, notamment l’augmentation des prix d’entrée dans les parcs nationaux kenyans.
L’office du tourisme kényan a fixé des objectifs ambitieux, visant à accueillir 5,5 millions de touristes étrangers d’ici 2028. Cependant, les récentes mesures, telles que la hausse des tarifs d’entrée dans les réserves nationales, suscitent des inquiétudes parmi les professionnels du secteur. Pour Geoffrey Okwara, guide touristique, le plan stratégique visant à accroître l’afflux de visiteurs est louable, mais il souligne la nécessité de rendre les parcs naturels plus accessibles financièrement.
Changements tarifaires soudains pour les parcs nationaux kenyans
Le prix d’entrée au Masai Mara, une réserve nationale emblématique du Kenya, connaîtra une augmentation substantielle, passant de 80 à 100 dollars pour les non-résidents en janvier. Cette hausse, présentée comme une première étape, pourrait compromettre l’accessibilité pour certaines bourses. Georges Mumba, de l’agence Perfect Safari, exprime son inquiétude quant à l’impact sur la compétitivité des parcs nationaux kenyans par rapport au parc tanzanien du Serengeti, où les tarifs restent plus attractifs.
Mumba souligne également les défis pratiques que posent ces changements tarifaires soudains, notamment pour les entreprises qui ont des réservations établies depuis plusieurs années. Alors les professionnels du secteur demandent au gouvernement une approche plus concertée et la prise en compte des répercussions sur les opérateurs touristiques. Ces derniers plaident surtout pour un préavis suffisant pour absorber les pertes.
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Un équilibre impérativement nécessaire
« Des clients ont réservé il y a deux ou trois ans. Je ne peux pas aller vers eux et leur dire que les tarifs ont augmenté. Donc, les entreprises absorbent les pertes. Maintenant, on est content si un client pour l’année prochaine annule ! Car, on veut une nouvelle réservation pour facturer en fonction des nouveaux tarifs. Alors qui conseille le gouvernement ? On a besoin de temps. Ces changements sont apportés sans préavis », s’est-il exprimé.
Pour Yves, touristes français, la hausse des prix des parcs nationaux kenyans ne vont pas l’empêcher de faire de nouvelles expériences dans les pays. « C’était vraiment super, un voyage extraordinaire, on a vu tous les animaux et on a eu un guide extraordinaire. » Par conséquent le prix ne le dissuaderait pas de recommencer, a-t-il assuré.
Dans ce contexte, le défi pour le gouvernement kényan est de trouver un équilibre entre la nécessité de générer des revenus pour le secteur du tourisme et la préservation de l’accessibilité des parcs nationaux, assurant ainsi la durabilité de l’industrie dans un contexte mondial compétitif.
Sandrine A.