A quand la libération de l’opposante Réckya Madougou ? L’attente se fait toujours grande pour ses partisans, ses proches, de même qu’une grande partie des béninois. Mais en attendant que ce fameux jour n’arrive, le groupe de travail sur la détention arbitraire de l’ONU a donné son avis sur la privation de liberté de l’opposante.
Pour rappel, l’opposante Reckya Madougou a été arrêtée en mars 2021, à quelques semaines de l’élection présidentielle. Elle a été condamnée à 20 ans de prison par la Cour de répression des infractions économiques (Criet), pour complicité d’actes terroristes. Les experts de l’ONU pour leur part estiment que Reckya Madougou aurait subi un procès injuste. Alors il est demandé au gouvernement béninois sa libération immédiate, de même qu’une indemnisation de l’opposante.
Un procès injuste pour l’opposante Reckya Madougou
Selon le groupe de travail sur la détention arbitraire de l’ONU, le dossier de l’opposante est vide. Il est déplorable de constater que son procès a été expéditif. Elle n’a surtout pas bénéficié du droit à la présomption d’innocence. En d’autres termes son procès a été une parodie.
Pour ce qui est de sa détention, dans son avis, l’organe estime que l’arbitraire aurait prévalu. En clair, la détention de l’opposante Reckya Madougou est « dépourvue de base légale ». Cela est perceptible quand on observe minutieusement la manière dont l’affaire a été traitée par la CRIET.
« Le gouvernement n’a fourni aucun procès-verbal de témoignages, d’échanges téléphoniques ou autre document à l’appui de ses déclarations quant à l’implication présumée de Reckya Madougou dans une entreprise de financement d’assassinats », a expliqué l’organe de l’ONU. Et aussi de s’étonner, sur le fait que « le gouvernement ne justifie pas pourquoi un juge d’instruction ne pouvait pas être saisi pour décerner un mandat d’amener ».
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Des mesures qui s’imposent
Face à ces constats amers, le groupe de travail demande que des preuves soient fournies pour justifier la lourde condamnation dont a écopé l’opposante Reckya Madougou. Le gouvernement béninois est convié à prendre les mesures qui s’imposent pour remédier sans tarder à la situation de Mme Madougou.
Une enquête sur les circonstances de sa privation de liberté, ainsi que des mesures contre les responsables de la violation de ses droits sont aussi attendues. Sa libération immédiate et le droit d’obtenir réparation, notamment sous la forme d’une indemnisation sont aussi recommandés par les experts de l’ONU.
Soulignons que l’intervention des experts de l’ONU est due à la saisine, par la défense de l’opposante, de plusieurs organes internationaux. Le groupe de travail sur la détention arbitraire de l’ONU, composé d’experts indépendants, « est responsable d’enquêter sur les cas de privation de liberté imposée arbitrairement ou de toute autre manière incompatible avec les normes internationales pertinentes énoncées dans la Déclaration universelle des droits de l’homme ou dans les instruments de droit international pertinents acceptés par les États concernés ».
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