Depuis le 18 août dernier, date de l’éviction de l’ex président IBK, un embargo partiel pèse sur le Mali. Cet embargo est l’œuvre de la CEDEAO qui a condamné le coup d’État et appelé à une transition civile. Alors que les putschistes n’ont de cesse de réclamer la levée de cet embargo, au regard des conséquences sur l’économie nationale, l’organisation sous-régionale a posé des conditions.
Ces conditions s’articulent autour de trois axes : une transition purement civile, la dissolution du comité militaire et la libération des prisonniers ou leur conduite devant des juridictions compétentes. Ces dernières semaines, les choses semblent évoluées dans le sens des exigences de la CEDEAO. Et au regard de cette évolution, on peut s’attendre à une levée très prochaine des sanctions contre le Mali. En tout cas, selon une information de RFI, les chefs d’Etats sont sur cette piste. Et le président ghanéen, président en exercice de la CEDEAO, semble désormais avoir confiance aux nouvelles autorités maliennes.
Le colonel Assimi Goïta renonce à des prérogatives
La désignation d’un président de transition de qualité civile est appréciée par la communauté internationale. Aussi, la désignation d’un premier ministre toujours sur ce registre permet aujourd’hui de dire qu’on se dirige vers une transition civile au Mali. C’est ce qu’exigeait la CEDEAO. Pourtant, malgré ces deux désignations, les sanctions n’avaient toujours pas été levées. Et pour cause, les prérogatives du vice-président le colonel Assimi Goïta posaient problème.
En effet, même si l’organisation a accepté qu’un militaire occupe le poste de vice-président, la CEDEAO exigeait que ses prérogatives soient limitées. Par exemple, il ne pouvait pas remplacer le président en cas de force majeure. Sa mission devrait se limiter aux questions de défense et de sécurité. Or, dans la charte des putschistes, il est dit que le colonel Assimi Goïta, vice-président de la transition, pourrait prendre la place du président en cas de force majeure.
Finalement, celui-ci a renoncé à cette prérogative. Du coup, dans la charte retouchée, le vice-président ne peut pas succéder au président. Le document a été publié jeudi au journal officiel. Il entérine donc toutes les inquiétudes autour d’une militarisation de la transition.
Des discussions pour sauver le Mali
Le Mali normalise peu à peu sa vie politique, après le coup d’Etat militaire. Mais, l’économie est au ralenti. À l’origine, un embargo imposé par la CEDEAO qui empêche les transactions commerciales et financières. Or, le Mali n’a pas de port, c’est un pays enclavé. L’embargo est donc en train d’asphyxier son économie. Pour sauver la situation, les nouvelles autorités sont fortement lancées dans des négociations avec la CEDEAO.
Dans cette optique, le président ghanéen serait favorable à la levée des sanctions. Mais ce dernier veut rendre cette décision possible après une concertation formelle avec les autres chefs d’Etats, qui, eux aussi, sont du même avis que lui. S’agissant bien sûr de la levée des sanctions.
La transition au Mali doit durer 18 mois. Mais, pour l’heure, le pays attend la composition du nouveau gouvernement et la levée des sanctions… Sur la question des prisonniers, des discussions permettent de trouver des accords entre nouvelles autorités et l’organisation sous-régionale.
L’évolution de ces différentes négociations avec la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) laisse présager la levée, dans un futur proche, de cet embargo.
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