Après avoir laissé la coquille vide du FPI à Pascal Affi N’Guessa, le PPA-CI (Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire), instrument politique de Laurent Gbagbo voit enfin le jour. C’était à Abidjan le dimanche dernier lors du Congrès constitutif du nouveau parti. La carrière politique de Laurent Gbagbo prend donc un nouvel élan à la conquête du pouvoir avec le PPA-CI.
Quelle est la nouvelle vision portée par Laurent Gbagbo à travers le PPA-CI ? Quel serait donc sa place sur l’échiquier politique ivoirien ? Des visées pour 2025 ? Autant de questions qui se bousculent actuellement dans la tête des ivoiriens. Sans l’ombre d’un doute, il apparait que Laurent Gbagbo semble apporter une nouvelle dynamique politique non seulement en Côte d’Ivoire mais au sein de l’Afrique toute entière.
Le PPA-CI, le nouvel éveil du panafricanisme
Comme on pouvait l’espérer, le PPA-CI n’a drastiquement rien avoir avec le FPI comme on aurait pu l’imaginer. Même si certains points de lutte se rejoignent, le nouveau parti de Laurent Gbagbo est différemment structuré et porte des ambitions nouvelles et défis à relever. A cet effet, le PPA-CI, se veut surtout panafricaniste avec des traits socialiste et souverainiste.
Pour ce qui est du panafricanisme évoqué au sein du PPA-CI, c’est bien celui inspiré de Kwame N’krumah. « La Chine, les USA, la Russie, le Canada, ce sont les pays qui sont ‘’ Balèzes’’. Mais nous, chacun veut être Président dans son village. On a un petit tronçon de pays, et on est Président là et on est content. Mais ça ne nous donne pas l’indépendance et la puissance », s’est indigné l’ancien président ivoirien.
Alors il devient aujourd’hui crucial pour les États africains de s’unir, afin d’atteindre un développement exponentiel. « Il faut que le PPA-CI fasse appel aux autres partis progressistes pour que nous nous unissions. Il faut que nous soyons le ferment de la lutte », a indiqué Gbagbo.
Avec la création du PPA-CI, les vaines polémiques n’ont plus leurs raisons d’être. « Nous avons créé le PPA-CI, notre parti ! Ce n’est pas la peine de revenir sur les raisons qui nous ont poussés à venir créer notre parti parce qu’il y a des polémiques qui sont souvent inutiles », a précisé Laurent Gbagbo, président du parti.
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Un soutien important
Dans cette nouvelle avancée, Laurent Gbagbo et ses nouveaux collaborateurs peuvent déjà s’appuyer sur d’importants alliés. Ceux-ci ont bien entendu affirmé leur soutien à Laurent Gbagbo en l’honorant par leur présence à ce congrès du PPA-CI. On peut citer entre autres, l’opposant tchadien Succès Masra, qui a plaidé pour un nouveau panafricanisme.
Grande surprise, le parti au pouvoir a aussi été représenté à ce congrès par Adama Bictogo, directeur exécutif du RHDP. Parmi les grands absents à ce rendez- vous, Simone Gbagbo, l’ex-première dame en procédure de divorce rupture avec Laurent Gbagbo.
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Un retrait politique en toute beauté
Quant à sa carrière politique, Laurent Gbagbo n’a pas encore dit son dernier mot. Il entend bien continuer de mener son combat politique jusqu’à son dernier souffle. Et son nouveau fer de lance, le PPA-CI s’y prête bien. « C’est moi et moi seul qui déciderai sous qu’elle forme, je continue mon combat. Ce n’est pas le problème des autres. Ya des gens plus vieux que moi qui font la politique. Donc ce débat, il faut l’arrêter », a laissé entendre Laurent Gbagbo.
Cette nouvelle posture démontre à suffisance, que l’ancien président ivoirien lorgne toujours le fauteuil présidentiel en 2025. Les différents obstacles éventuels tels que la limitation d’âge pour la présidentielle, la condamnation à 20 ans dans l’affaire de casse de la BCEAO ne semblent pas refroidir non plus ses ardeurs. Car selon lui, le PPA dispose des atouts nécessaires pour relever le défi avec ou sans lui.
Apparemment la nouvelle machine politique PPA-CI est conçue pour fonctionner parfaitement sans son numéro un. « La structure du parti que je vous ai proposé, c’est une structure pour préparer mon retrait, c’est une structure pour que je puisse m’en aller tranquillement dans mon village sans regrets. C’est une structure pour que le parti lui-même puisse avoir l’œil sur celui qui le dirige », a précisé le politicien de 76 ans.
Quoi qu’il en soit, les dés sont enfin jetés. L’avenir nous dira pour ce qui sera du cheminement de la PPA-CI.
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