Le cas du village de Farabougou constitue une belle illustration. En effet, au Mali, le forum de Niono sur la réconciliation intercommunautaire a pris fin ce week-end après trois journées de rencontre. Quatre ministres étaient venus de Bamako dans cette localité du centre du pays. Ceci, afin de faire cesser les violences qui endeuillent depuis des semaines les localités de la zone. Après ce forum, un début d’espoir semble renaitre.
Ce village est encerclé depuis plus d’un mois par des combattants jihadistes sur fond de conflit entre chasseurs traditionnels dozos et ethnie peuhls. Parmi les mesures prises, figurent la sécurisation de la localité et la signature d’un pacte de non-agression.
Village de Farabougou, une zone désormais sécurisée
Pour sécuriser la localité du village de Farabougou, les soldats maliens ont renforcé leur présence. Leur nombre a augmenté et surtout ils sont arrivés par la route. Or, jusqu’à une époque récente, les soldats maliens n’avaient pu accéder à Farabougou que par hélicoptère. Mais depuis vendredi soir, ils circulent autour du village de Farabougou, ils effectuent des patrouilles en brousse.
Ni l’armée malienne, ni le ministère de la Défense n’ont souhaité apporter de précisions pour le moment. Mais, plusieurs autorités de la zone le confirment.
« Ça nous rassure, nous pouvons même aller aux champs à présent ». C’est ce qu’a déclaré un habitant de Farabougou qui s’est confié à RFI ce lundi matin au téléphone. Toutefois, cet habitant a apporté une nuance. « Nous allons aux champs d’arachide et de haricots qui sont tout près. Mais nous n’allons pas encore aux champs de riz qui sont plus éloignés », a-t-il indiqué.
C’est donc dire qu’il y a toujours de la méfiance, car la route est toujours jugée dangereuse. Par ailleurs, le pont qui relie le village de Farabougou aux localités voisines, détruit il y a trois semaines par les jihadistes, n’a toujours pas été reconstruit. Du coup, les habitants du village de Farabougou ne sont pas encore totalement libres de leur mouvement, même si c’est évidemment une amélioration significative.
Il faut aussi rappeler l’œuvre humanitaire des soldats maliens, les casques bleus et les militaires français de Barkhane qui apportent aides médicales et vivres aux populations.
Un pacte de non-agression
Dans la même optique, un pacte de non-agression a été conclu ce week-end à Niono, lieu des discussions pour la réconciliation intercommunautaire. Il a été conclu entre les chasseurs traditionnels dozos et les représentants de la communauté peulhs du cercle de Niono. C’était lors d’une rencontre qui s’est tenue en marge du Forum organisé par le gouvernement. Les deux parties s’engagent à cesser toutes les hostilités.
Mais de manière officielle, les combattants jihadistes, comme ceux qui encerclent le village de Farabougou, ne sont pas concernés par cet accord. Ils n’étaient pas représentés à cette rencontre, mais plusieurs participants expliquent que le message est malgré tout transmis par des intermédiaires. Il s’agit à présent de voir si, effectivement, cela sera traduit sur le terrain, au village de Farabougou mais aussi dans les autres communes du cercle.
De son côté, au cours de ce forum de Niono, l’État s’est engagé à désarmer tous les détenteurs illégaux d’armes. Il a aussi promis assurer la protection des personnes et de leurs biens et à multiplier les cadres de concertation intercommunautaire dans la zone.
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