mardi, septembre 17 2024

Le 8 août, le Ghana a franchi une étape majeure dans sa quête d’indépendance économique avec l’inauguration de sa première raffinerie d’or à Accra. Ce projet, couronné après plus de quatre ans de travaux, marque un tournant décisif pour le pays, premier producteur d’or en Afrique. À partir de maintenant, le Ghana pourra raffiner localement les plus de 100 tonnes d’or extraites chaque année, mettant fin à la dépendance vis-à-vis des raffineries étrangères.

La nouvelle raffinerie, baptisée Royal Ghana Gold Refinery, a la capacité de traiter plus de 400 kilos d’or par jour. Cette avancée est perçue comme une clé pour dynamiser l’économie ghanéenne en valorisant davantage ses ressources naturelles. Le ministre des Finances, Mohammed Amin Adam, a souligné l’importance de cette initiative pour le pays. « Le minage de l’or est la pierre angulaire de l’économie ghanéenne. Cependant, nos échecs jusqu’alors d’assurer une plus-value à travers toute la chaîne de ressource nous ont empêchés de récolter les bénéfices, de faire partie des dix plus gros producteurs d’or du monde », a-t-il déclaré.

Croissance économique et lutte contre l’or illégal

La raffinerie d’or vise à atteindre plusieurs objectifs cruciaux pour le Ghana. En plus de renforcer la croissance économique, elle promet de jouer un rôle clé dans la réduction de la pauvreté. La mise en valeur de l’or localement est attendue pour créer de nouveaux emplois et stimuler les investissements dans le secteur minier.

Un autre objectif majeur est la lutte contre les mines d’or illégales, un problème persistent au Ghana. Le vice-président Mahamadu Bawumia a souligné que la raffinerie devra s’assurer que toute sa matière première provient de sources responsables. Il a ajouté : « La Royal Ghana Gold Refinery doit s’assurer que l’ensemble de sa matière première provient de sources responsables. Il y a donc une raison impérieuse, plus que jamais, de veiller à étouffer dans l’œuf la menace du Galamsey » — les mines illégales locales souvent désignées sous ce terme.

Lire Aussi : Variole du singe en Afrique : L’OMS face à une nouvelle urgence

Vers une certification internationale

La prochaine étape pour le Ghana est d’obtenir la certification internationale « LBMA » (London Bullion Market Association), qui permettra d’exporter l’or raffiné vers les marchés mondiaux. Cette certification est cruciale pour garantir que l’or ghanéen respecte les standards internationaux de qualité et de traçabilité.

L’inauguration de la Royal Ghana Gold Refinery représente non seulement une avancée significative pour l’économie ghanéenne mais aussi un symbole de souveraineté économique. En raffinant l’or sur place et en visant une certification mondiale, le Ghana se positionne pour maximiser les bénéfices de ses ressources naturelles tout en luttant contre les pratiques illégales dans le secteur minier. Cette démarche s’inscrit dans une vision plus large de développement durable et de croissance autonome pour le pays.

Sandrine A.

Previous

Variole du singe en Afrique : L'OMS face à une nouvelle urgence

Next

Là où règne le chaos, les mercenaires ne sont jamais loin

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Voir Aussi

Ne Manquez Pas

Nigeria : Les inondations de Maiduguri laissent de profondes séquelles

Nigeria : Les inondations de Maiduguri laissent de profondes séquelles

Investigateur Africain

Il y a une semaine, la ville de Maiduguri, dans le nord-est du Nigeria, a été frappée par une catastrophe majeure : la rupture d’un barrage a provoqué des inondations dévastatrices. Malgré une baisse progressive du niveau de l’eau, la situation reste extrêmement préoccupante pour les habitants de cette capitale de l’État de Borno. Le […]

Gabon : la colère gronde face aux délestages d'électricité

Gabon : la colère gronde face aux délestages d’électricité

Investigateur Africain

Au Gabon, la crise énergétique s’aggrave alors que les coupures d’électricité deviennent de plus en plus fréquentes et prolongées. Selon les autorités, cette situation est principalement due à un faible niveau d’eau dans les barrages hydroélectriques, affectant la production d’électricité. Cependant, des problèmes plus profonds semblent aggraver la crise : la Société d’énergie et d’eau […]

OMC : Ngozi Okonjo-Iweala candidate pour un second mandat à la tête de l'institution

OMC : Ngozi Okonjo-Iweala candidate pour un second mandat à la tête de l’institution

Investigateur Africain

La Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala, 70 ans, a officiellement annoncé sa candidature pour un second mandat à la direction générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Première femme et première Africaine à occuper ce poste, elle a marqué son mandat initial par un engagement fort en faveur du multilatéralisme et des réformes au sein de l’OMC. […]