Les droits humains au Mali sont de plus en plus méprisés. C’est ce qu’a fait savoir Alioune Tine, l’expert indépendant sur les droits humains mandaté par les Nations unies. C’était lors de sa récente visite au Mali où il a rencontré les autorités de la transition, des diplomates et certains représentants de la société civile.
Selon l’expert, des violations des droits humains au Mali sont constamment perpétrés par la junte militaire au pouvoir. Conséquences, on enregistre une augmentation des violences faites aux civils, de même qu’une grande restriction des libertés civiques. Ce qui laisse assurément un impact sur la transition en cours dans le pays.
Des atteintes aux droits humains au Mali
Pour l’expert sénégalais, le respect des droits de l’homme est en partie gage du succès de cette transition. Malheureusement entre janvier et la fin du mois de juin, 1 304 atteintes aux droits humains au Mali ont été enregistrées. C’est-à-dire près de 50% de plus qu’au cours des six mois précédents.
« J’ai vu de mes propres yeux des victimes portant sur leur corps des traces de tortures atroces », a dénoncé Alioune Tine. Majoritairement, ces atteintes aux droits humains au Mali sont commises en première ligne par les groupes terroristes jihadistes. L’armée malienne et ses supplétifs russes sont également mis en cause. Ils sont accusés d’exactions sur les populations civiles au lieu de les protéger comme il se doit.
« En vue d’obtenir des aveux, les auteurs présumés de ces actes auraient soumis leurs victimes à des actes tels que la simulation de la noyade et auraient forcé d’autres à se coucher nues sur des tôles chauffées au soleil, avec comme effet pervers de brûler les victimes de manière atroce », a-t-il renchéri.
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Des enquêtes sérieuses
Au cours de ce séjour, Alioune Tine exhorte donc les autorités maliennes à mener de sérieuses enquêtes sur les multiples cas ou allégations d’exactions de l’armée. Outre cela, la justice malienne devrait rendre publiques les conclusions de ses propres enquêtes. Ce qui devrait rassurer davantage les populations et l’opinion internationale.
En ce qui concerne, les libertés civiques, la censure qui s’exerce sur des médias, est aussi pointée du doigt. Celle exercée par les journalistes de manière anticipée est également évoquée. « Il est difficile de s’exprimer librement quand on porte une parole critique ou dissidente. Certains acteurs ont même déclaré avoir été victimes de menaces de détention, avoir subi des agressions physiques en raison de leurs opinions. Ce climat délétère conduit à l’autocensure par crainte de représailles des autorités maliennes ou de leurs sympathisants », a expliqué l’expert.
Alors s’il y a une chose qui devrait prévaloir en tout temps c’est le respect des droits humains au Mali.
El Professor