Désarmement des autorités du Tigré avant les pourparlers, telle est la nouvelle décision . En Ethiopie, le conflit opposant l’armée fédérale aux forces de la région du Tigré continue de plus belle. Elle s’étend même aujourd’hui aux Etats voisins. Dans la capitale Addis-Abeba, les Tigréens quant à eux font face à des actes de persécution.
L’offensive lancée par le Premier ministre Abiy Ahmed depuis le 4 novembre a déjà causé d’importantes pertes en vies humaines. Il a également conduit de nombreux citoyens éthiopiens à trouver refuge au Soudan. Jour après jour, le conflit semble se muer peu à peu en massacre interethnique. Alors la crainte générale des uns et des autres est de voir cette guerre dégénérer en un conflit incontrôlable. Pour le moment, la stabilité de la région est fortement menacée. Ce qui d’une part invite les autorités du Tigré a prendre des mesures notamment la mise en place des pourparlers.
Une indexation des Tigréens
Depuis le déclenchement du conflit dans le Tigré, beaucoup de Tigréens sont pris à partie dans la capitale Addis-Abeba. Alors, ils se font très discrets ou se sentent obligés de se cloitrer chez eux. Ils évitent au maximum tous les déplacements en ville afin de ne pas subir de vengeance ethnique.
D’autres ont, par ailleurs, choisi délibérément de ne plus parler le « tigrinya » lorsqu’ils seraient dans la rue. Certains ont préféré brûler leurs papiers afin de cacher leur nation d’origine. Aussi, les employés et fonctionnaires tigréens ont été priés de rester chez eux.
« Nous n’avons pas une volonté d’ostraciser les Tigréens, mais de démanteler les réseaux clandestins du TPLF », a expliqué un diplomate éthiopien. Car le TPLF ayant gouverné le pays pendant 30 ans, ses partisans se retrouveraient partout dans l’appareil d’Etat et la société civile.
Désarmement des autorités du Tigré
Pour les troupes fédérales, reprendre la capitale du Tigré est l’objectif prioritaire. Et elles ne comptent pas lâcher du lest tant que les dirigeants du parti tigréen (TLFP) ne seront pas capturés. Face aux potentielles retombées négatives du conflit en Tigré, des médiateurs se proposent pour faire cesser cette escalade.
A cet effet, une tentative de médiation ougandaise aurait eu lieu hier lundi. Le président ougandais Yoweri Museveni a reçu le vice-Premier ministre éthiopien, Demeke Mekonnen Hassen, en compagnie d’une délégation. « Il faut qu’il y ait des négociations et que le conflit s’arrête », a déclaré Yoweri Museveni sur Twitter.
Mais Addis-Abeba campe sur ses positions. « Nous n’avons pas besoin de médiation jusqu’à ce que nous amenions les meneurs devant la justice », a indiqué Redwan Hussein, porte-parole de la cellule de crise. « Toute médiation favoriserait l’impunité et l’indiscipline », avait-il rajouté.
Selon Kehinde Akiyemi, l’ex-président nigérian Olusegun Obasanjo, serait aussi attendu pour une mission de médiation. « Il est en route pour Addis Abeba pour des pourparlers », a déclaré le porte-parole.
Ainsi, les autorités du Tigré peuvent espérer une possibilité de négociation et d’apaisement pour le bien de sa population.
Lire aussi : CONFLIT ENTRE L’ETHIOPIE ET LE TIGRÉ : LE TPLF S’EN PREND À ASMARA