Va-t-elle encore durer longtemps la crise politique en Tunisie ? Pour l’instant, le pays est profondément plongé dans l’inconnu. Les tunisiens restent encore dans l’optimisme d’un renouveau face aux mesures exceptionnelles prises par le président Kaïs Saïed. Ses prochaines actions ou décisions concrètes sont fortement attendues.
Depuis dimanche dernier, la crise politique en Tunisie ne fait qu’alimenter les débats. Pour plusieurs observateurs de la scène politique tunisienne, le président Kaïs Saïed aurait opéré un coup de force. Plus précisément un coup de force contre la constitution. Ce qui lui aurait donc permis de s’octroyer à l’heure actuelle les pleins pouvoirs exécutifs. Résultat, le Parlement a cessé ses activités, le Premier ministre Hichem Mechichi est démis de ses fonctions. Certains députés critiques à l’égard de la nouvelle donne ont été également mis aux arrêts. La démocratie tunisienne est-elle en déroute ? Que peut-on espérer du lendemain politique ?
Les raisons phares de cette nouvelle crise politique en Tunisie
La crise politique en Tunisie a été alimentée par de nombreux facteurs. Il s’agit notamment de la crise sanitaire de la Covid-19 dont les répercussions économiques sur les populations sont considérables. Les tensions persistantes entre le président, son Premier ministre et le chef du Parlement en font aussi partie. Leurs relations se sont largement détériorées ces derniers mois.
L’échec répété d’Ennahdha sous divers plans, depuis plusieurs années, a aussi beaucoup contribué à la naissance de cette crise politique en Tunisie. Cela a également servi d’alibi pour le président Kaïs Saïed qui en a subtilement profité pour imposer sa suprématie.
« On a vécu pendant dix ans dans une galère. Ennahdha n’a fait que des coups de force, des manipulations politiques. On espère que la situation ira mieux », a fait savoir Rachid, un citoyen. Toutefois, ce soulagement manifesté par les populations peut se révéler être un couteau à double tranchant. Alors il est urgent que la situation soit régularisée avant qu’il ne soit trop tard.
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Un avenir douteux
En ce qui concerne l’avenir du pays, Kaïs Saïed s’est montré rassurant dans ces dernières interventions. Mais les risques que la crise politique en Tunisie ne dégénère sont grands. Les tunisiens au-delà du ouf de soulagement attendent des réponses concrètes à leurs problèmes. Notamment, l’amélioration du niveau de vie, la disposition de vaccins contre le coronavirus et plus de libertés surtout.
Le soutien accordé au président Kaïs Saïed dans sa manœuvre de restructuration n’est pas non plus dépourvu de bon sens. Au cas où elle porterait les gènes d’une nouvelle dictature, les populations se disent prêtes à réagir fermement. « On reste toujours vigilants, s’il y a vraiment un coup d’État, le peuple ne restera pas inactif. On va réagir bien sûr », a précisé Rachid.
Comme la majorité des Tunisiens, le chanteur Guito’N reste lui aussi dans la même posture. « Je ne veux pas que la Tunisie revienne en arrière. Puisqu’on a soutenu les décisions du président, on ne veut pas que cela soit le début d’une dictature comme ce qu’il s’est passé en 1987 ». Il est alors de la responsabilité de la jeunesse tunisienne de protéger les acquis de la révolution en restant éveillée.
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Tony AMETEPE