Le 26 août prochain, les électeurs gabonais iront voter pour le scrutin présidentiel, législatif et local. A cet effet, la campagne électorale est officiellement ouverte depuis le 11 août. Mais contrairement aux campagnes électorales de la scène politique mondiale qui sont souvent synonymes de bannières flamboyantes, de discours enflammés et d’événements médiatiques spectaculaires, une approche différente se dessine à l’horizon politique de Libreville, la capitale gabonaise.
Derrière cette apparente tranquillité, se cacherait il des stratégies élaborées pour l’emporter de part et d’autres ? Au-delà des apparences, comment cette stratégie affecte elle la perception des électeurs ? Comment elle est activée par l’ère numérique et comment elle pourrait façonner l’avenir de la politique dans le pays ? Loin des feux de la rampe, dans les pièces moins éclairées de la campagne électorale à Libreville, une histoire intrigante se déroule, révélant en évidence que l’impact de la politique ne se mesure pas seulement en décibels, mais aussi en subtilités.
Une campagne électorale aux allures timides
A Libreville, une discrétion accordée enveloppe encore la campagne électorale en cours. Les rues ne sont pas envahies par les fanfares électorales ni les affiches criardes des candidats. Seul le parti du président sortant Ali Bongo a donné effectivement le ton en procédant effectivement à des affichages sur quelques panneaux. Par ailleurs, il a tenu un grand meeting dans la capitale.
Du côté de l’opposition pour l’instant, force est concentrée à l’intérieur du pays, avant un retour en force à Libreville où vit près de la moitié de la population gabonaise. Cela a donc entraîné un défaut d’engagement autour de ladite campagne électorale dans la ville comme c’est généralement le cas à l’approche de chaque scrutin important.
« Comparativement aux années précédentes, 2009, 2016… Franchement, on ne la sent pas. Elle est nulle ! », déplore un citoyen. Et à un autre de s’étonner, « on ne savait même pas qu’on est campagne électorale. Ça ne bouge pas, on ne voit pas vraiment d’engouement » … « Rien ! Aucun engouement ! Désolé, rien, aucun engouement ! », assure un autre jeune.
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Entre calculs politiques ou indécision
A observer de plus près, on est tenté de croire que le choix pour l’opposition d’adopter une stratégie de discrétion en pleine campagne électorale peut être motivé par divers facteurs. Le premier pourrait surtout être lié à une volonté de se différencier et de poser des actions concrètes face à une campagne plus bruyante et voyante des autres adversaires.
Cette campagne discrète peut être aussi une tentative de se rapprocher des électeurs de manière plus intime et d’écouter attentivement leurs préoccupations. Cela peut permettre au parti d’opposition d’ajuster sa plateforme en fonction des besoins réels de la population.
De plus, à l’ère numérique, il semblerait que ces partis politiques auraient privilégier les plateformes en ligne pour atteindre les électeurs. Une présence en ligne stratégique et une utilisation efficace des médias sociaux pour susciter l’intérêt en ligne et encourager l’engagement des électeurs. L’autre plus plausible explication serait liée au fait que la coalition de l’opposition Alternance 2023 toujours en conclave n’a pas encore choisi son candidat unique. Ce qui ralentit les actions de l’opposition dans cette campagne électorale au Gabon.
Tony A.