Le Togo va bénéficier du Programme de Réponse à la Crise Alimentaire et de Soutien d’Urgence (PRCASUT). Ceci dans le cadre d’une approche palliative. Car Aussi longtemps que durera la guerre en Ukraine, confrontée à la Russie, le monde entier continuera d’être affecté par la crise alimentaire. Selon les estimations, jusqu’à 20 millions de personnes pourraient être menacées de famine d’ici la fin de l’année. Plusieurs pays d’Afrique à l’instar du Togo sombrent de jour en jour dans la pauvreté, liée à l’inflation des prix de denrées alimentaires.
De la covid-19 en passant par les attaques terroristes et la hausse du prix de l’engrais en raison de la guerre en Ukraine, des signaux présagent une faible production au Togo au terme de la campagne agricole en cours. En effet, le PRCASUT est une opération d’Appui Budgétaire en Réponse à la Crise préparée (ABRC). Initié par la Banque Africaine de Développement (BAD), il s’inscrit dans le cadre de la Facilité africaine de production alimentaire d’urgence.
PRCASUT, une approche résiliente à la productivité agricole
La conception du PRCASUT a tenu compte des principes de bonnes pratiques. Ils concernent la conditionnalité et les dispositions du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) sur la politique d’accumulation de la dette non concessionnelle.
Concrètement, l’objectif du PRCASUT est de renforcer la souveraineté alimentaire et la résilience des petits producteurs agricoles face aux effets de la guerre en Ukraine. Cette dernière ayant entraîné une hausse des prix des denrées alimentaires de base et des intrants.
Ses objectifs spécifiques sont d’augmenter la production vivrière nationale pour réduire les importations alimentaires. Également, établir un cadre institutionnel efficace de facilitation de l’accès des petits producteurs aux facteurs de production et à l’information agro-climatique. A terme, les mesures soutenues par le Programme devraient contribuer à une meilleure production du maïs et du riz.
Notons que le PRCASUT est exécuté de juillet 2022 à décembre 2023 et permettra à 25.500 producteurs agricoles, dont 40% de femmes, de recevoir 500 tonnes de semences certifiées climato-résilientes. A celles-ci s’ajoutent, 7.700 tonnes de fertilisants, recevoir l’information agro-climatique et obtenir une production additionnelle d’environ 37.500 tonnes de céréales. Enfin, les producteurs pourront emblaver environ 25.500 hectares supplémentaires.
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BAD: 1,5 milliards de dollars pour la facilité africaine de production alimentaire d’urgence
Le 20 mai 2022, le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement approuvait à Abidjan, une facilité africaine de production alimentaire d’urgence. Au total, 1,5 milliard de dollars de la BAD, visant à aider les petits exploitants agricoles à combler le déficit alimentaire.
En effet, les agriculteurs africains ont un besoin urgent de semences et d’intrants de haute qualité avant le début de la saison agricole en mai, afin d’accroître immédiatement les approvisionnements alimentaires.
Pour ce faire, la facilité africaine de production alimentaire d’urgence fournira des semences certifiées à 20 millions de petits exploitants agricoles africains. Également, elle élargira l’accès aux engrais et leur permettra de produire rapidement 38 millions de tonnes de denrées alimentaires. Cela représente une augmentation de 12 milliards de dollars de la production alimentaire en seulement deux ans.
Enfin selon Dr Akinwumi Adesina, président du Groupe de la BAD : « L’aide alimentaire ne peut pas nourrir l’Afrique. L’Afrique n’a pas besoin de demander l’aumône. L’Afrique a besoin de semences agricoles et de moissonneuses mécaniques pour récolter les denrées alimentaires produites en abondance localement. L’Afrique se nourrira par elle-même avec fierté, car il n’y a aucune dignité à mendier de la nourriture… ».
Sandrine A.