Très bientôt, le poste de vice-président de la transition malienne n’existerait plus. Et pour cause le processus de relecture de la charte de la transition a été entamé par les autorités en place. Pour ce faire, le vendredi 4 février, le Conseil National de Transition (CNT) a été convoqué pour une session extraordinaire.
L’organe faisant office de parlement durant ce processus aura donc pour mission de procéder à la révision de la charte de la transition et la loi électorale. Toutefois parmi les points qui irritent, figure la suppression du poste de vice-président de la transition malienne. Plusieurs acteurs politiques voient dans cette démarche un renforcement des pouvoirs du président de la transition, le colonel Assimi Goïta.
Le poste de vice-président de la transition, un encombrement
Selon le projet de loi adopté vendredi en conseil des ministres plusieurs modifications seront effectives dans la charte de transition. Il s’agit entre autres de l’augmentation du nombre de membres du CNT et une adaptation de la durée de la transition aux recommandations des assises nationales. La suppression du poste de vice-président de la transition est aussi envisagée.
Pour les autorités, la suppression du poste de vice-président de la transition malienne n’est pas anodine. Elle a pour but d’éviter les duplications des missions et permettre au ministre chargé de la Défense et au ministre chargé de la sécurité de recouvrer et d’exercer la plénitude de leurs attributions traditionnelles.
« Premièrement, il s’agit de sortir du cataclysme juridique et du vide constitutionnel. Deuxièmement, de permettre au ministre de la Défense de jouir pleinement de tous les pouvoirs au niveau de la sécurité et de la défense. Troisièmement, il s’agit d’élargir le CNT et de faire en sorte que nous soyons conformes par rapport à la composition du gouvernement », a tenté de clarifier pour sa part Aboubacar Sidiki Fomba, membre du CNT.
Une confiscation du pouvoir
Les opposants quant à eux, estiment que le fait pour le pouvoir en place de vouloir supprimer le poste de vice-président de la transition révèle bien d’intentions. C’est-à-dire une plus grande assise des pouvoirs du président de la transition, Assimi Goïta. Ce qui serait une nouvelle forme de dictature sans véritable contre poids pour limiter certaines dérives.
Par ailleurs, ils défendent également l’idée selon laquelle d’autres priorités sont à prendre en compte de manière plus urgente que la suppression du poste de vice-président de la transition.
« Cette démarche dénote d’une volonté manifeste des autorités maliennes de faire cavalier seul et d’agir de façon dictatoriale pour confisquer le pouvoir et pour s’y éterniser. Le cadre estime que la priorité des priorités est de proposer un calendrier électoral consensuel avec l’ensemble des forces vives de la nation », a indiqué Ismaël Sacko, porte-parole du cadre d’échange des partis politiques pour la réussite de la transition.
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