Ces derniers jours en Centrafrique, les relations sont fortement tendues entre le gouvernement et la mission onusienne (Minusca). Les deux parties s’accusent mutuellement par rapport à l’incident survenu le lundi 1er novembre, aux abords du domicile du chef de l’État à Bangui.
Selon les faits, un bus de la Minusca a été criblé de balles par les soldats de la garde présidentielle et engendré la mort d’une jeune fille. Pour rappel, depuis avril 2014, la Minusca, une opération multidimensionnelle des Nations Unies, a été déployée en Centrafrique avec pour objectif principal la protection des civils. Par ailleurs, elle s’évertue à soutenir le processus de transition, à faciliter l’aide humanitaire et à promouvoir la protection des droits de l’homme.
Une colère vive du gouvernement contre la Minusca
Pour le gouvernement centrafricain, les Casques bleus de la Minusca sont responsables de la mort de la jeune fille en question. Ils auraient négligé les règles d’usage. En quelque sorte, ils se sont éloignés du périmètre réservé à leurs actions. Tout porte à croire qu’ils auraient essayé de prendre des photos de la résidence du président Faustin-Archange Touadéra. Une version des faits que dément la mission onusienne.
D’après la ministre Sylvie Baïpo Temon, la garde présidentielle avait le plein droit de réagir face à cette incursion voilée. Mieux encore, les tirs de la garde présidentielle ont eu pour cible, les pneus du véhicule de la Minusca. Alors la réaction de Mankeur Ndiaye, chef de la Minsuca sur les réseaux sociaux a de quoi fâcher sérieusement les autorités centrafricaines.
Une distorsion de la réalité
Du côté de la Minusca, on estime vivement que les soldats de la garde de Touadéra sont les vrais fautifs. Les traces apparentes de balles sur leur véhicule, les éclats de vitres et autres témoignent à suffisance de la brutalité des faits. « Les auteurs de cette attaque criminelle doivent immédiatement être mis aux arrêts », a déclaré Mankeur Ndiaye, sur Twitter.
Pour faire la lumière complète sur cet incident, la mission onusienne entend faire elle-même ses investigations. Le gouvernement centrafricain est aussi convié à faire pareille. Les tensions sont donc encore très vives entre les deux partenaires. « Puisse justice responsable être rendue à la jeune fille », a aussi affirmé la ministre Sylvie Baïpo Temon.
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Sandrine A