A Ndjamena, hier lundi 4 octobre 2021, le Conseil national de transition (CNT), a été officiellement installé. Il fera office de parlement provisoire durant tout le temps que va durer la transition au Tchad. Toutefois, l’opposition reste peu convaincue de la neutralité des membres qui forment le CNT tchadien.
Elle voit dans cette démarche du Conseil militaire de transition au pouvoir un monopole conservé. Le CNT est composé de 93 membres tous issus des différentes couches de la société. C’est-à-dire des membres de la société civile, des politico-militaires et des anciens parlementaires. Ils ont été nommés par un décret du chef de l’État, Mahamat Idriss Déby le vendredi dernier.
Le CNT tchadien, une chambre d’enregistrement
Pour plusieurs partis d’opposition et acteurs de la société civile regroupés sous la bannière Wakit Tama, le CNT faisant office d’assemblée provisoire ne fait pas l’unanimité. Même si en apparence, le CNT semble assez représentatif, il n’en est rien en réalité. Ce n’est qu’un stratagème de plus des autorités en place pour sauver les apparences.
« La représentativité des jeunes, des femmes, n’ôte rien au fait qu’il s’agisse d’une chambre d’enregistrement. Parce que le MPS se taille la part du lion. Et les provinces ne sont pas équitablement représentées en fonction de leur poids démographique », a déclaré Max Loalngar, un des porte-paroles de Wakit Tama.
Par ailleurs, aucun membre de la plateforme Wakit Tama, ne fait partie de cette nouvelle assemblée. « Nous n’avons rien à attendre de ce parlement », a précisé Max Loalngar. A sa manière, la plateforme Wakit Tama continue de contester le pouvoir actuel.
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Faire entendre sa voix à tout prix
Selon certains autres partis d’opposition, faire partie du CNT était une nécessité de peser dans la balance. Ceci afin de poser les bases d’un Tchad nouveau plus profitable à tous. L’opposant Théophile Bangoro fait partie de ceux-là qui ont choisi de faire prévaloir leurs idées pour le Tchad au sein de la nouvelle assemblée.
« Nous pensons qu’il faut prendre la chose, aller dedans et dire ce qu’on pense, de sorte que ce que nous disons soit retenu et que cela puisse servir le peuple au nom duquel nous agissons », avait-il expliqué. Et de préciser « si nous constatons que nous sommes venus seulement pour servir de caution à quelque chose de bien arrêté, nous ne continuerons pas ».
Le Conseil national de transition, débute en effet son mandat ce mardi 05 octobre 2021. Conformément à la Charte de transition, le CNT aura pour mission d’examiner et d’adopter le projet de Constitution découlant du dialogue national inclusif.
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La Plume