Des cas de viol sont de plus en plus récurrents dans nos sociétés et ce, malgré les actions entreprises pour protéger davantage les couches les plus vulnérables. Bien que les cas d’abus sexuels soient répertoriés auprès des deux genres, les femmes demeurent les plus touchés par ce phénomène. Même si toutes les victimes sont appelées à dénoncer leur violeur et à se faire accompagner, certaines subissent encore ce mal en silence.
Plusieurs victimes préfèrent garder le mal au fond d’elles craignant le mépris de la société empreinte de jugement à leur égard. Pour aider d’autres à prendre conscience de l’ampleur des viols que subissent les femmes, Aminata (nom d’emprunt) a trouvé le courage aujourd’hui de nous livrer son témoignage. Elle a choisi de nous raconter en quelques mots le calvaire qu’elle à enduré. Un silence brisé pour sensibiliser amplement sur le viol.
L’histoire que nous partageons aujourd’hui, est celle d’une jeune femme meurtrie et brisée qui déteste les hommes en raison des expériences traumatisantes dont elle a été victime alors qu’elle était encore vierge.
J’étais vierge et ils ont abusé de moi : je déteste les hommes
L’être humain peut faire preuve d’une grande cruauté. Parfois, on se demande lorsqu’on est face à certains vécus si l’on peut encore prendre le risque d’accorder sa confiance.
Je suis une fille musulmane de 22 ans. Depuis le bas âge, nos mamans nous montrent l’importance de la virginité́ dans la vie d’une jeune fille… Orpheline de mère à 17ans, j’ai rencontré un homme à 18… On commençait à s’aimer et il savait à quel point je tenais à ma dignité́. Cependant, je le laissais m’embrasser et me caresser.
Lors d’une balade en voiture une nuit, il a choisi le timing parfait pour commettre son forfait. A coup de force, il a copieusement abusé de moi et volé mon innocence. De plus il m’a gravement violenté parce que je me défendais.
C’était la pire nuit de toute ma vie et je n’avais personne à qui le raconter. J’ai dû le garder pour moi ne sachant pas comment m’y prendre. Je me sentais surtout fautive. Cette nuit, j’ai failli me suicider… Je souffrais au fond de moi et depuis ce jour je déteste les hommes à cause de ce qu’il m’a fait.
Mon viol, un secret dont je n’ai jamais parlé
Même à ma meilleure amie, je n’ai eu le courage de raconter ma mésaventure. Ceci de peur qu’elle le raconte à tout le monde. Mais par pur hasard, l’année passée, j’ai fait la rencontre d’un homme à travers une amie (c’est son copain). Je le considérais comme un ami et il le savait… Il me donnait des conseils et on causait bien. J’ai même dit à̀ mon amie que son copain est très sympa. Il paraissait tellement gentil que je lui ai raconté le viol que j’avais vécu.
Il m’a conseillé́ et était très compréhensif. Il était devenu comme un grand frère pour moi… je croyais avoir trouvé le réconfort dont j’avais besoin pour me relever de cette mauvaise passe. Un jour, malencontreusement, il m’invita chez lui. Au début, je doutais mais au final j’ai accepté… Naïvement, j’ai commis pour une seconde fois la même erreur « avoir confiance en un homme ».
Je vous jure qu’il m’a fait la même chose que l’autre homme. Il a lui aussi abusé de moi. Je pleurais à chaudes larmes et me débattais mais cela ne servit à rien. Je savais que je devais crier mais je ne l’ai pas fait de peur que tout le monde sache ce qui passait et qu’on me regarde de travers.
Comment on peut être sans cœur à ce point ?
Si vous pouviez voir la rage qu’il y a au fond de moi. Je pense que je peux tuer ses hommes de mes propres mains actuellement… J’ai l’impression que tous les hommes sont comme ça et je les déteste tellement… Le comble, c’est que tout le monde pense que j’ai toujours ma virginité. Je ne sais même pas quoi dire à mon amie. J’en souffre chaque jour…
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Kékéli Cloé