Après le putsch à Conakry, dimanche dernier, la situation du pays semble sous contrôle. Les nouvelles autorités s’imposent comme la lueur d’espoir de tous les Guinéens. Les contestations directes contre les putschistes du CNRD se font rares pour l’instant. Les premières bonnes actions et intentions commencent à être visibles.
Pour preuve, plusieurs opposants incarcérés sous le régime du président Alpha Condé ont recouvré leur liberté hier mardi 07 septembre. Ils étaient détenus à la prison civile de Conakry. Au sein de cette première vague d’opposants, figurent, Foniké Mengué, Kéamou Bogolan Haba, Abdoulaye Bah et Ismaël Condé. Toutefois, il est vital de s’interroger sur l’après putsch à Conakry. Le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya et ses hommes pourraient-ils mener une transition apaisée ? Les Guinéens vont-ils rêver encore ou vivre un nouveau cauchemar ? L’horizon reste largement teinté d’incertitudes.
Putsch à Conakry, un nouveau départ
Pour montrer leur ferme volonté de faire les choses autrement, les putschistes n’ont pas tardé à s’illustrer. Leurs premières actions après la prise effective du pouvoir a été de permettre aux familles des prisonniers politiques de retrouver le sourire après de longues attentes.
« Nous sommes libres aujourd’hui, la liberté n’a pas de prix, c’est une nouvelle naissance quand on quitte la prison. C’est une joie d’être parmi les siens », a déclaré Abdoulaye Bah, de l’UFDG à sa sortie.
D’autres vagues de libération seraient également réalité dans les prochains jours. Aussi, des symboles forts du régime d’Alpha Condé ont été détruits. C’est le cas notamment des postes avancés (PA), installés dans plusieurs quartiers de la capitale guinéenne. Ceux-ci servaient à faciliter des interventions rapides des forces de l’ordre et de sécurité. Cela signifie à juste titre que la page Condé est véritablement tournée pour de bon.
Mais ces actions sont-elles suffisantes pour croire entièrement aux auteurs du Putsch à Conakry ? La suspicion d’une forte militarisation du pouvoir pendant un bon moment alimente déjà les esprits.
Des doutes apparents
Même si le putsch à Conakry est vivement apprécié voire salué par les populations, une inquiétude demeure. Apparemment, les souvenirs malheureux de l’époque Dadis camara restent encore dans les esprits. Alors, les acteurs politiques guinéens prennent l’évolution de la situation dans le pays avec des pincettes.
« Nous espérons que les autorités militaires sont venues avec de bonnes intentions, nous voulons les croire sur ces bonnes intentions, que ce départ soit enfin une nouvelle ère pour la Guinée », a, pour sa part, laissé entendre Ismaël Condé. Pour ce qui relève de la suite de ce Putsch à Conakry, le calendrier du CNRD reste encore imprécis.
Pour Cellou Dalein Diallo, le chef de l’opposition guinéenne, il est encore difficile de faire pleinement confiance aux militaires. « Je suis inquiet parce que, d’habitude, lorsque les militaires viennent au pouvoir, souvent ils restent plus longtemps que prévu », a déclaré l’opposant.
Quant à la transition militaire, Cellou Dalein Diallo souhaiterait qu’elle ne s’éternise pas comme on a l’habitude de le voir. « Il serait souhaitable qu’elle ne dure pas longtemps dans la mesure où, pour mener les réformes devant conduire à la réconciliation nationale, la première mission d’un gouvernement de transition, ce sera de réunir les conditions d’une élection libre et transparente et de l’organiser le plus tôt possible », a-t-il précisé.
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