Pendant que le terrorisme bat son plein, le samedi 21 août dernier a été marqué par une annonce surprenante, celle du retrait de 600 soldats tchadiens de la force du G5 Sahel. Concrètement, il s’agit de la moitié de l’effectif (1200 hommes) déployé en février pour lutter efficacement contre le terrorisme dans la zone des trois frontières.
Pour les autorités tchadiennes, il n’y a rien à craindre par rapport à cette réduction d’effectif au sein de la force du G5 Sahel. Cependant quelles seraient les incidences réelles de ce retrait dans cette localité ? S’agit-il vraiment d’un redéploiement stratégique ou y-a-t-il anguille sous roche ? Difficile encore d’en être certain.
Retrait des soldats tchadiens de la force du G5 Sahel, une action de défense nationale
Pour soutenir cette réduction d’effectif pas des moindres de la la force du G5 Sahel, le gouvernement tchadien évoque plusieurs raisons. Parmi elles, la situation sécuritaire à l’intérieur du pays, avec les rebelles qui tentent par tout moyen d’atteindre la capitale N’Djamena. Par conséquent, les autorités ont intérêt à agir au plus tôt afin de préserver leur intégrité territoriale.
Aussi, avec l’instabilité actuelle que connait le pays tant sur le plan politique et social, il lui est difficile d’honorer, à part entière, ses engagements. Alors cet ajustement au sein de la force du G5 Sahel était plus que prévisible. Pire encore, le Tchad est menacé à ses différentes frontières, notamment avec la Lybie et la Centrafrique.
Par ailleurs, l’entretien des troupes tchadiennes a fait défaut. Apparemment, les partenaires n’auraient pas tenu leurs engagements. Ce qui à long terme pourrait générer des tensions. « Il y a la dimension économique aussi. Il est très difficile d’entretenir parce que le G5 est confronté à des défis économiques », a évoqué pour sa part Abdoulaye Barry, chercheur, spécialiste du Sahel.
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Une dégradation de l’état sécuritaire dans la zone des trois frontières
Malgré la présence de la force Barkhane et de l’armée tchadienne, le maintien de la sécurité dans la zone des trois frontières pourrait être très compliqué. Car le retrait des soldats tchadiens de la force du G5 Sahel laisse tout de même un vide qui n’est pas à négliger. Alors on pourrait s’attendre à des attaques récurrentes de la part des djihadistes.
De plus ces dernières années, les groupes terroristes actifs dans la région ont nettement amélioré leur stratégie. Ce qui leur confère une nuisance considérable. La récente attaque terroriste du mercredi 18 août dernier, ayant fait 80 morts sur l’axe Gorgadji-Abinda dans le nord du Burkina Faso, le prouve.
Selon Abderaman Koulamallah, porte-parole du gouvernement tchadien, il n’y a pas à s’inquiéter. « Il ne s’agit pas d’un retrait. Il s’agit d’un redéploiement stratégique et cela n’a absolument aucune incidence sur la capacité des forces tchadiennes à jouer leur rôle de forces motrices dans la lutte contre le terrorisme », a tenté de rassurer Abderaman Koulamallah.
En dehors de cette assurance du porte-parole du gouvernement tchadien, une analyse comparative entre la récente évolution des terroristes au niveau de l’Afghanistan en raison de l’absence d’une réelle force d’opposition et ce retrait du Tchad, selon son poids dans cette lutte dans le Sahel, doit faire peur et relancer le débat sur l’avenir de cette zone difficile déjà à maitriser.
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