Selon un communiqué reçu ce vendredi par l’AFP, Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine a « condamné » l’extension du mandat du Président somalien. Cette extension a été votée le 12 avril par le parlement après des mois d’impasse politique et sécuritaire sur la tenue d’élections.
La Somalie est plongée dans une crise politique profonde depuis le deuxième semestre 2020, marquée par son incapacité à organiser des élections fin 2020-début 2021 comme prévu. Le mandat du président actuel a expiré en février.
Prolongement du mandat du Président somalien
Le mandat du Président somalien Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo a expiré en février passé. Le pays était censé organiser fin 2020-début 2021 des élections au suffrage universel direct, qui auraient été les premières depuis des législatives en 1969. Mais l’organisation de ce scrutin a achoppé sur de multiples désaccords politiques et surtout pour des raisons sécuritaires.
Alors les députés ont voté, le 12 avril, une loi prolongeant de deux ans le mandat du Président somalien et prévoyant la tenue d’une élection au scrutin universel direct en 2023.
Alors que, pour sortir de l’impasse un accord avait été conclu le 17 septembre entre le président Farmajo et cinq leaders régionaux. Cet accord prévoyait des élections présidentielle et législatives au suffrage indirect : des délégués spéciaux choisis par de multiples chefs de clans devaient élire les parlementaires qui votaient ensuite pour le président.
Condamnations de ce vote
Le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine, en charge des questions de paix et de sécurité au sein de l’organisation continentale, a condamné cette extension de mandat du President somalien. Ceci à travers un communiqué reçu par l’Agence Française de Presse ce vendredi.
Dans son communiqué le CPS a déclaré qu’il « condamne les actions de la chambre des représentants du 12 avril, qui a étendu le mandat du Président et du Parlement, repoussant ainsi les élections et ce faisant, sapant l’unité et la stabilité du pays ». Le CPS « exprime également sa vive inquiétude sur l’impact possible de la situation actuelle sur (…) l’unité de l’armée somalienne et de l’appareil de sécurité ».
Il a également demandé au président de la commission de l’UA de nommer et de dépêcher un envoyé spécial en Somalie en vue de trouver « un compromis mutuellement acceptable. Pour le Conseil de paix et de sécurité de l’UA, l’accord conclu le 17 septembre « demeure la base (de travail) et le chemin le plus viable pour la tenue, en temps opportun, d’élections crédibles et transparentes en Somalie ».
Outre le CPS, le président du Sénat somalien avait jugé inconstitutionnel le texte voté par les députés – et signé le lendemain par le président Farmajo. Plusieurs partenaires du pays, Etats-Unis et Union européenne en tête, appelaient à la tenue d’élections le plus rapidement possible.