Le retrait des troupes étrangères de Libye a été exigé hier par le groupe « Quartette Libye ». En effet, la ligue des Etats arabes, l’Union Africaine, l’ONU et l’Union Européenne ont réclamé « un retrait immédiat et sans conditions de toutes les forces étrangères et mercenaires » de Libye, à l’issue d’une visioconférence de leurs dirigeants.
Lors de la réunion en visioconférence du « Quartette Libye », les participants ont, dans un communiqué conjoint sanctionnant les travaux, fait plusieurs déclarations. Ils ont notamment salué les progrès vers une résolution pacifique du conflit et demandé incessamment le retrait des troupes étrangères de Libye.
Le retrait des troupes étrangères de Libye exigé
Le groupe appelé « Quartette Libye », créé en mars 2017 au Caire, s’est réuni en visioconférence organisée par la ligue arabe mardi 20 avril. Ce groupe constitué de la ligue arabe, de l’Union Africaine, de l’Union Européenne, et de l’ONU a publié un communiqué à l’issue de la rencontre.
Les participants ont réclamé « une application complète de l’embargo sur les armes » imposé pour la Libye depuis 2011 et qui a été régulièrement violé depuis. L’ONU a estimé à environ 20.000 le nombre de militaires étrangers (principalement venus de Turquie) et de mercenaires (russes, syriens, tchadiens et soudanais) déployés en Libye.
« Le Quartette Libye a condamné les violations continues de l’embargo sur les armes et affirmé que toute intervention militaire externe en Libye est inacceptable », indique son communiqué. Ses membres ont aussi « souligné le besoin urgent de trouver une solution durable et globale à la menace posée par les groupes armés et les milices, et ont appelé à la prise de mesures pour identifier et démanteler pleinement ces groupes ».
Les participants ont, en outre, salué en particulier les résultats importants du Forum de dialogue politique libyen qui a été organisé sous les auspices de l’ONU, l’adoption d’une feuille de route, le vote de confiance de la Chambre des Représentants (parlement) au nouveau Gouvernement d’Unité Nationale (GNU), et le transfert de pouvoir à la nouvelle autorité exécutive intérimaire sous la direction du Président Mohammad Menfi et du Premier ministre Abdul Hamid Dbeiba.
Ils ont également exprimé leur plein appui à la tenue des élections en Libye fixées au 24 décembre 2021 et salué l’engagement explicite du nouveau leadership à respecter cet objectif.
Répercussions sur les pays voisins, dont le Tchad
Dans les conflits en Libye, entre le général Haftar, le gouvernement d’union nationale (GNA) et différents groupes armés, on pouvait noter aussi la présence de groupes armés venus des pays voisins de la Libye et servant comme mercenaires (troupes étrangères de Libye).
Il s’agit du FACT (Front pour l’alternance et la concorde au Tchad) qui s’est installé dans le sud de la Libye et s’est militairement engagé aux côtés des forces de Misrata, à la fois contre l’Etat islamique et l’Armée nationale Libyenne (ANL) du général Khalifa Haftar.
Ces différents groupes ont profité du chao en Libye pour nourrir leur stock d’armements et aguerrir leurs combattants. Après la défaite de Haftar, les pressions de la communauté internationale ont obligé ces différents groupes à rejoindre leurs pays d’origines, avec tous les risques de déstabilisation qu’ils drainent avec eux.
Il a même été évoqué ces dernières semaines, un départ de mercenaires syriens et, ce week-end, N’Djamena a évoqué l’arrivée au Tchad en provenance de Libye de plusieurs centaines de mercenaires tchadiens qui pourraient avoir contribué à des combats ayant conduit à la mort du président Idriss Deby. Le Tchad est toujours sous attaque terroriste du FACT.
La demande le retrait des troupes étrangères de Libye, risque donc de créer un sérieux problème de sécurité dans la zone si des mesures ne sont pas prises pour les désarmer, vu la capacité non négligeable de nuisance dont ils disposent. Et cette menace s’étend aux autres continents, compte tenu la diversité des combattants ayant servi en Lybie.