Au Mali, le gouvernement de transition fait face à plusieurs défis. Au plan social, c’est l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) qui secoue le pouvoir transitionnel de Bamako en lançant une grève de cinq (5) jours. Première organisation syndicale du pays, elle appelle tous les travailleurs à cesser le travail jusqu’à vendredi prochain.
Si un mouvement similaire avait déjà ralenti pendant trois jours les activités du pay le mois dernier, les revendications n’ont pas changé, même si des discussions sont en cours avec les autorités.
Des revendications inchangées de l’UNTM
Pour ce qui concerne les motifs de la grève, il faut rappeler que la plate-forme revendicative n’a pas varié. Il s’agit entres autres de l’harmonisation des indices des salaires dans la fonction publique, des primes et indemnités, ou encore le sort de travailleurs compressés, ces salariés d’anciennes entreprises d’État nationalisée. Selon les confrères de Malijet, le mois dernier, la grève de l’UNTM avait fortement ralenti les activités, notamment dans les banques, les mines et certains services publics à Bamako et en région.
Dans cette ambiance, les nouvelles autorités maliennes ont toujours maintenu le contact avec l’organisation syndicale et des rencontres continuent de se tenir. A en croire les confrères de RFI, Yacouba Katilé, président de l’UNTM, accepte d’y participer, mais il entend maintenir la pression. « Nous avons accepté pour ne pas être vraiment extrémistes et s’il y a quelque chose tant mieux. Dans le cas contraire, nous allons continuer jusqu’à la fin de la grève. », a- t-il indiqué.
Vers une Conférence sociale boudée
Dans cette atmosphère délétère, en dehors des les discussions en cours, il est annoncé une vaste Conférence sociale pour le premier trimestre 2021. Mais, Yacouba Katilé ne veut plus attendre. « Les discussions du monde du travail, c’est au niveau des trois filières : les employeurs, l’État et les syndicats concernés. Donc on n’a pas besoin forcément d’attendre une conférence sociale. D’ailleurs, ça fait combien de temps ? On en parle, on en parle, mais ça peut encore prendre des mois ou même des années. Donc nous ne pouvons pas attendre une conférence sociale. », a- t-il indiqué.
Cette grogne sociale constitue une difficulté de plus pour les autorités, au moment où le Conseil national de transition, organe législatif très contesté, se met en place. Après avoir été installé il y a dix jours, il termine actuellement le processus d’adoption de son règlement intérieur avant de commencer ses travaux. L’UNTM, qui ne compte aucun représentant au CNT, assure ne faire aucun calcul lié à ce contexte politique.
Sollicité par RFI, le ministère du Travail et de la fonction publique, en charge des négociations, n’a pas donné suite.
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