En Guinée, les contestations de l’opposition guinéenne au troisième mandat d’Alpha Condé se multiplient. Cependant la récente manifestation prévue pour le mercredi 25 novembre a été un échec. Les populations commencent par se désolidariser de ces contestations de l’opposition guinéenne qu’elles qualifient à présent de vaines.
Selon les résultats officiels portés à la connaissance du peuple guinéen par la CENI, Alpha Condé a largement pris le dessus sur ses adversaires. Il a totalisé 59,49% des voix. Son principal rival Cellou Dalein Diallo a lui obtenu plus de 33 % des voix. Le candidat du Mouvement National pour le Développement (MND), Dr Ousmane Doré est lui arrivé en quatrième position avec 1,13% des suffrages.
Une lassitude des contestations de l’opposition guinéenne
Pour les autorités guinéennes, l’opposition serait à bout de souffle dans ses manœuvres de revendications incessantes. Et cette nouvelle mobilisation restée presque lettre morte en est la preuve. Les militants en ont marre de réclamer leur victoire à la présidentielle du 18 octobre dernier.
Outre cela, la fougue de certains leaders de l’opposition a été ramollie par les poursuites judiciaires à leur encontre. Alors, ces cadres influents ne peuvent plus drainer des foules comme de par le passé. « Les militants doutent que le parti soit en mesure de les protéger à leur tour en cas de problème », a indiqué un analyste de la vie politique guinéenne.
De plus, l’imprécision de l’opposition dans son organisation a aussi contribué à cette débâcle. Car les lieux et horaire de la marche ont été flou. Le mot d’ordre manquait de clarté. Par conséquent, les militants ne pouvaient se mobiliser massivement.
Vers d’autres priorités
« Avec toutes les victimes de ces manifestations, les gens pensent qu’il s’agit d’une cause perdue », a expliqué Dr Hamidou Barry. Selon cet enseignant-chercheur, les populations semblent découragées par les violences lors des manifestations en Guinée.
Alors, les Guinéens préfèrent dorénavant se concentrer davantage sur leurs activités économiques que sur la crise politique. Ceci tient au fait que la crise économique crée par la pandémie de la Covid-19 ne laisse personne indifférent. A cela s’ajoute la précarité liée à l’inflation.
Pour Kabinet Fofana, président de l’Association guinéenne de sciences politiques, l’opposition se résigne. « Le mouvement de contestation contre le projet de troisième mandat a démarré trop tôt, il y a un essoufflement », avait-il indiqué. Il estime également que l’opposition n’a pas tenu ses promesses envers ses militants.
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