vendredi, novembre 22 2024

A la suite des élections de dimanche dernier au Burkina Faso, les candidats de l’opposition burkinabè ont fait une sortie médiatique. Ils ont annoncé au cours d’une conférence de presse donné lundi soir, qu’ils envisageaient rejeter les résultats des élections.

Pour ce double scrutin, 6.490.144 électeurs étaient appelés aux urnes. Ils avaient à choisir entre treize candidats en lice pour la présidentielle. Parmi ces candidats figure le président sortant Roch Marc Christian Kaboré. Il tente donc de briguer un second mandat à la tête du pays.

S’agissant des législatives, 10.652 candidats se sont disputés les 127 sièges du Parlement. En gros, le scrutin dans son ensemble s’est déroulé dans le calme. Ceci même si certains bureaux de vote n’ont pas pu ouvrir à l’intérieur du pays en raison des attaques terroristes.

Des griefs de l’opposition burkinabè contre la Céni

Selon les déclarations de l’opposition burkinabè, le double scrutin présidentiel et législatif était émaillé de fraudes. Elle estime avoir constaté de nombreuses irrégularités. Celles-ci faciliteraient dans un certain sens la réélection du président Roch Marc Christian Kaboré. Un simulacre électoral qu’elle ne saurait accepter.

Pour les candidats signataires de l’accord de l’opposition, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) aurait aussi failli dans sa mission. Elle estime, en effet, que le processus électoral aurait pu être mieux élaboré. En bref, l’organisation du vote a été mauvaise. Par conséquent, l’opposition burkinabè émet des réserves quant à la crédibilité des résultats.

« Le caractère massif de ces irrégularités et insuffisances interpellent tous les acteurs habitués à un processus électoral mieux élaboré. En tout état de cause, les signataires de l’accord politique de l’opposition n’accepteront pas des résultats entachés d’irrégularités », a déclaré Tahirou Barry, l’un des candidats à la présidentielle.

Une suspension des travaux

Face à ces accusations, la CENI a opté pour plus de clarté dans le processus afin d’amener tous les acteurs vers un consensus. De ce fait, elle a interrompu la publication des résultats provisoires commune par commune. Cette publication des résultats avait été entamée depuis lundi midi.

« Nous avons un dispositif de remontée des résultats qui nous permettent dans un laps de temps relativement court de proclamer ces résultats. Mais comme une partie des acteurs ne semble pas être rassurée, on prend notre temps pour que chacun se retrouve dans le processus », a indiqué le président Newton Ahmed Barry.

« Pour le moment, nous ne rejetons pas les résultats, puisque le processus est en cours », a affirmé un candidat de l’opposition burkinabè. Pour le président de la CENI, il y a obligation de travailler à l’apaisement et surtout à l’inclusion.

En cas de crise post-électorale au Burkina Faso, le pays pourrait se retrouver sous contrôle des djihadistes. D’où la vigilance et la clairvoyance de tous les acteurs nationaux comme internationaux.

Lire aussi : BURKINA FASO/PRÉSIDENTIELLE 2020 : UN SCRUTIN DANS LE CALME MALGRÉ LES MENACES DJIHADISTES

Previous

Mali / AQMI: Abou Obeïda Youssef Al-Annabi, nouveau patron

Next

Crise du Tigré en Ethiopie : l’assaut final sur la ville de Mekele fait craindre le pire, l’ONU avertit Addis-Abeba

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Voir Aussi

Ne Manquez Pas

Abdoulaye Maïga

Mali: le général Abdoulaye Maïga nommé Premier ministre

Tony AMETEPE

Le général de division, Abdoulaye Maïga, a été nommé ce jeudi 21 novembre comme Premier ministre de transition. Il remplace ainsi Choguel Maïga, limogé par la junte. La nomination du nouveau Premier ministre a été annoncé par le ministre secrétaire général de la présidence, Alfousseyni Diawara, via un communiqué lu sur la radiotélévision du pays […]

Choguel Maïga

Mali : le Premier ministre Choguel Maïga limogé par Assimi Goïta

Tony AMETEPE

Le Premier ministre malien Choguel Maïga a été démis de ses fonctions par un décret présidentiel le 20 novembre 2024, signé par le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta. Cette décision intervient après des propos tenus par le Premier ministre contre la junte. Ce limogeage marque un tournant dans la politique du pays. […]

Niger

Niger : 3 000 cas irréguliers détectés et rayés du fichier des retraités de la fonction publique

Tony AMETEPE

Le Niger a entrepris un réexamen approfondi du fichier des retraités de la fonction publique, une initiative visant à renforcer la transparence et à améliorer l’efficacité des paiements des pensions. Après plusieurs mois de vérifications, un comité de contrôle a identifié et nettoyé 3 000 cas irréguliers sur plus de 36 000 retraités, ce qui […]