La production du coton au Mali connait une baisse. En plus de vivre une crise politique et sociale particulière, le pays subit le calvaire des récoltes des plus décevantes dans le secteur cotonnier. C’est ce que traduit la production du coton au Mali constatée pour le compte de cette année. Elle est estimée au quart de la production de l’an dernier.
Concrètement, les récoltes sont passées de 300.000 tonnes de fibres à 80.000 tonnes. Une chute dont le revers économique est lourd. Cette baisse considérable est due à plusieurs facteurs. Parmi ces causes, on note la pandémie de la covid-19, ainsi que la paralysie de l’industrie textile. Toutefois, la production cotonnière des autres pays africains n’est pas affectée comme celle du Mali.
La baisse de la production du coton au Mali justifiée
La chute vertigineuse des récoltes du coton au Mali émane des mauvais choix opérés par les dirigeants des associations cotonnières. C’est ce que confirme George Toby, vice-président du CICCA, Comité International pour la coopération entre les associations cotonnières. « Au Mali, il y a eu une accumulation de maladresses dans les décisions et leur calendrier ».
Aussi, la survenance de la Covid-19 a bloqué l’écoulement du stock de coton de 2019 existant. De plus, le passage du coût du kilo de coton de 275 FCFA contre 200 FCFA a poussé les producteurs de coton à la grève. Soit une chute de 30% des coûts internationaux.
Cette situation a naturellement entrainé la fin des fonds disponibles à allouer aux producteurs ainsi que la subvention des engrais. La Compagnie Malienne pour le Développement du Textile (CMDT) n’a pas pu venir à bout.
Economie aux aboies causée par la baise de production du coton au Mali
La réponse des dirigeants maliens à cette grève du coton a été tardive. « Contrairement aux autres Etats ouest-africains, les autorités maliennes ont aussi tardé à réagir pour améliorer le prix du kilo de coton ». C’est ce qu’a fait savoir Baba Berthé, président directeur général de la CMDT.
Alors, même si le pays s’efforce à rectifier le tir, l’économie est déjà profondément touchée. Car les autres cultures, comme celles du mil, du sorgho et autres ne représentent pas 12% des recettes budgétaires du Mali. Par conséquent, le pays accuse une grosse perte due à la chute de la production du coton au Mali. Les agitations politiques ont quant à elles corsé la situation, empêchant tout échange avec les pays voisins.
Cela pousse donc le Mali à vendre son coton à perte afin de pouvoir honorer ses engagements avec ses différents fournisseurs. Si cette fâcheuse contrainte perdure, elle devrait conduire à la privatisation de la CMDT.
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