L’opposition guinéenne en rang dispersé face à Alpha Condé pour les présidentielles . En effet, le dépôt des candidatures pour la présidentielle guinéenne s’est terminé mardi. La Cour constitutionnelle doit désormais valider la liste définitive. Parmi les douze candidatures, il y a des figures emblématiques de la politique guinéenne. Il s’agit du président sortant, Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo, le chef de file de l’opposition. Au départ, l’opposition guinéenne a contesté à l’unanimité la nouvelle constitution. Laquelle ouvre aujourd’hui la voix à la candidature de Condé pour un troisième mandat. Toutefois, au moment où l’on s’approche de ces élections, toute l’opposition n’est plus au même diapason.
La participation de l’opposition guinéenne aux élections présidentielles crée une division. Il y a ceux qui pensent qu’il faut aller battre Condé dans les urnes et ceux qui sont pour un boycott. Ce qui crée la scission au sein de cette opposition guinéenne.
Les tenants d’une participation pour « se battre dans les urnes »
Parmi les partisans de cette option, figure le chef de fil de l’opposition Cellou Dalein Diallo. En effet le dimanche 6 septembre, l’opposant Cellou Dalein Diallo, a annoncé sa candidature, au cours d’une cérémonie d’investiture. La cérémonie a été organisée par sa formation politique, à Conakry.
Cet acte est totalement contraire à la position affichée depuis plus d’un an par l’ensemble des partis de l’opposition guinéenne. A l’unanimité, les partis d’opposition avaient opté pour le boycott et les manifestations dans les rues.
Mais sur avis de ses militants, Cellou Dalein Diallo, le leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée, a décidé de participer aux élections. Il change, donc, sa position originale par battre Condé dans les urnes
« Nous allons nous battre pour surveiller les bureaux de vote », a-t-il déclaré. Fodé Oussou Fofana, un des ténors de l’UFDG.
« Nous allons nous battre pour avoir tous les procès-verbaux des bureaux de vote et faire notre propre centralisation », a-t-il expliqué « La communauté internationale va s’impliquer (…) ; qu’elle vienne regarder le fichier électoral », a-t-il poursuivi.
« La Cédéao s’était engagée à venir voir, pour qu’on puisse au moins corriger certains éléments dans le fichier électoral », a ajouté ce responsable.
L’opposition guinéenne de plus en plus divisée
Au sein de l’opposition, à part la candidature de Cellou Diallo, il y a celles du Dr Ousmane Kaba et Me Abdoul Kabélé Camara. Du coup, non seulement l’opposition ira aux élections, mais en rang dispersé. Ce qui est vivement critiqué par les partisans du boycott.
Sydia Touré (Forces républicaines), Faya Millimono (Bloc libéral) et l’ancien Premier ministre Lansana Kouyaté maintiennent la ligne du boycott. Pour eux, participer à l’élection présidentielle « revient à légitimer » la nouvelle Constitution.
Pour Aliou Bah du Mouvement démocrate et libéral, « Participer au processus (…) c’est donner une certaine caution à ce qui a été illégal ». « En terme de processus notamment cette nouvelle Constitution et le processus pour lequel on a été exclu », regrette-t-il.
Par ailleurs, il affirme que ces trois candidatures de l’opposition ne permettent pas l’unité de l’opposition. Elles représentent « une confusion pour garantir l’unité de l’opposition et la sérénité en notre sein », a-t-il ajouté
Il décide de poursuivre son « combat » pour l’alternance, dans les rangs du Front national pour la défense de la Constitution. Or, le chef de file de l’opposition est aussi un moteur essentiel en termes de mobilisation du FNDC.
Une campagne bien particulière devrait démarrer dans quelques jours. En attendant, les yeux sont rivés sur la Cour Constitutionnelle qui devrait sous peu valider la liste des candidats à la présidentielle.
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