Au Mali, près de deux semaines après le coup d’Etat et la démission du Président Ibrahim Boubacar Keita, une grande inconnue demeure pour la suite. Quelle place occupera le Mouvement du 5 juin Rassemblement des Forces Patriotiques dans la transition politique? Cette coalition demandait depuis plus de deux mois la démission du Président IBK. Aujourd’hui, elle entend fermement occuper une place de premier rang dans le futur politique du pays. Ses représentants ont pu le dire samedi soir aux militaires du CNSP.
Les partis, les organisations de la société civile et d’anciens groupes rebelles étaient conviés, samedi, à Bamako pour échanger. Mais le Mouvement du 5-Juin RPF en était initialement exclu. Ce qui a provoqué la colère des leaders du M5-RFP.
Le M5-RFP se voit en partenaire privilégié du CNSP
Pendant trois mois avant le coup d’Etat, c’est la coalition M5-RFP qui organisait la contestation dans les rues maliennes. Cette coalition est composée de partis politiques, syndicats, organisations religieuses et de la société civile dans sa diversité.
Le M5-RFP envisage donc être un partenaire naturel de la junte qui a finalement pris le pouvoir. C’est ce que pense une partie de l’opinion malienne. « Les militaires sont venus achever le travail du M5. Donc, le Comité ne peut rien faire sans le M5 ».
À en croire un citoyen malien, s’ils sont « actuellement à l’aise, c’est grâce au M5-RFP ». Pour cette partie de l’opinion, c’est la coalition M5-RFP qui a eu le courage de manifester contre IBK. Les leaders du M5 connaissent mieux les enjeux politiques, indique-t-elle.
Il faut rappeler que l’imam Dicko avait regretté que les militaires se soient « coupés » de ceux qui devaient être impliqués dans la transition. « (…) Les militaires n’ont pas carte blanche », avait-il lancé.
Le M5-RFP souhaite décider de la transition politique avec le CNSP sur un pied d’égalité
Le comportement de la junte a été perçu comme une tentative de mise à l’écart des civils dans la gestion de la transition politique.
Dans la soirée du samedi passé, une rencontre a finalement eu lieu en petit comité, entre les militaires du CNSP et une délégation du M5-RPF à Kati, fief de la junte au pouvoir. Objectif : repartir sur de bonnes bases. Bref, le contact a été renoué.
La junte au pouvoir a toujours assuré vouloir travailler avec la coalition M5-RFP comme avec toutes les forces vives maliennes. Mais, le M5-RFP veut plus décider de la transition avec le CNSP sur un pied d’égalité.
En effet, le M5 a remis un document détaillant leur conception de la transition politique aux militaires. A en croire Choguel Maïga, Président du comité stratégique du M5, les militaires les ont écoutés. Mais, c’est à l’issue d’échanges avec le CNSP qu’ils pourront définir l’articulation et le rôle de chacun dans la transition. A cette allure, on tend vers une transition politique difficile.
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