Le Nigeria aurait déjà économisé près de 20 milliards de dollars. Ceci depuis la suppression des subventions sur l’essence en mai 2023, une mesure prise dès l’élection de Bola Tinubu. Ce chiffre impressionnant, révélé par le ministre des Finances Wale Edun, souligne l’ampleur du poids que ces subventions représentaient pour l’économie du pays. Ce qui devrait drainer jusqu’à cinq points de PIB par an.
Bien que les fonds économisés soient réinvestis dans des secteurs stratégiques tels que la santé, l’éducation et l’agriculture, cette réforme demeure impopulaire auprès de la population. L’impact immédiat sur les prix du carburant a provoqué une hausse du coût de la vie, alimentant mécontentement et scepticisme, malgré les projections prometteuses de 7,5 milliards de dollars d’économies annuelles à l’avenir.
Nigeria, des économies réorientées vers le développement
L’arrêt des subventions a permis au gouvernement de rediriger des ressources substantielles vers des projets de développement. Selon le ministre des Finances, ces fonds servent à financer des initiatives dans des secteurs clés comme la santé publique, l’agriculture ou encore l’éducation, des domaines souvent négligés dans le passé en raison de contraintes budgétaires.
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Cependant, les bénéfices de cette réallocation restent difficiles à percevoir pour de nombreux Nigérians, confrontés à une inflation galopante et à une augmentation des prix du carburant. Cette mesure, bien qu’économiquement rationnelle, a révélé le défi d’équilibrer réformes fiscales et acceptabilité sociale, notamment dans un pays où l’accès aux services de base demeure inégal.
Un renouveau dans le secteur pétrolier
En parallèle, le Nigeria amorce une nouvelle phase dans son secteur pétrolier. Après des années d’inactivité, la raffinerie publique de Port Harcourt a repris ses activités le 26 novembre, produisant désormais 60 000 barils de carburant par jour, avec une capacité totale de 250 000 barils. Ce redémarrage marque une étape clé dans les efforts du pays pour réduire sa dépendance aux importations coûteuses de carburant.
Des travaux similaires sont également en cours dans les raffineries d’État de Kaduna et Warri, avec l’ambition de produire 400 000 barils par jour. Une fois ces projets achevés, le Nigeria espère couvrir la demande locale en produits raffinés, renforçant ainsi sa souveraineté énergétique.
Malgré ses conséquences sociales immédiates, la suppression des subventions sur l’essence pourrait marquer un tournant pour l’économie nigériane. Entre économies budgétaires significatives et relance de la production locale, cette réforme offre un potentiel de transformation, à condition que les fruits de ces efforts soient tangibles pour la population.
Tony A.